Les conséquences de cet engagement pris sur le terrain, où règne une trêve des combats précaire entre les deux camps, restent toutefois incertaines. Les deux rivaux directs, Fayez al-Sarraj, le chef du Gouvernement d'union nationale (GNA) reconnu par l'ONU à Tripoli, et son rival qui contrôle l'est libyen Khalifa Haftar, ont refusé de se rencontrer lors de la conférence sous l'égide de l'ONU.
Et le chef de la diplomatie russe Sergueï Lavrov a reconnu que si la conférence avait été "très utile", le fossé restait béant entre les deux hommes. "Il est clair qu'on n'a pas réussi pour l'instant à lancer un dialogue sérieux et stable entre eux", a-t-il déclaré à la presse à Berlin.
"Petit pas"
Tant Sergueï Lavrov que la chancelière allemande Angela Merkel, hôte de la conférence, ont parlé d'un "petit pas en avant". Ils ont reconnu que beaucoup restait à faire pour parvenir à la paix.
Principale avancée de la réunion de Berlin, les dirigeants de onze pays, à commencer par la Russie et la Turquie qui jouent un rôle-clé en Libye, ont souligné dans une déclaration commune "qu'il n'y a pas de solution militaire au conflit", s'est félicité le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres.
"Je ne peux souligner à quel point cet engagement est important", venant y compris de pays "qui sont plus impliqués que d'autres" en Libye, a-t-il souligné. Le conflit n'a cessé de s'internationaliser ces derniers mois, menaçant de transformer le pays en une "nouvelle Syrie".
Embargo enfin respecté
"Tous les participants se sont engagés à renoncer à des interférences dans le conflit armé ou les affaires intérieures de la Libye", a indiqué Antonio Guterres, alors que la Turquie soutient militairement le GNA. La Russie, malgré ses dénégations, est soupçonnée d'appuyer le maréchal Haftar, aux côtés de l'Egypte, de l'Arabie saoudite et des Emirats arabes unis.
Les participants ont aussi promis de respecter enfin l'embargo sur les livraisons d'armes à la Libye. Décrété par l'ONU en 2011, il est resté largement lettre morte.
ats/asch
2000 morts et 170'000 déplacés
Depuis la reprise des combats entre camps rivaux en Libye en avril 2019, plus de 280 civils et 2000 combattants ont été tués et, selon l'ONU, plus de 170'000 habitants ont été déplacés. Le pays est dans le chaos et miné par les violences et les luttes de pouvoir depuis la chute du régime de Mouammar Kadhafi en 2011.