De 2009 à 2019, la Roumanie et la Bulgarie ont obtenu respectivement 181 millions et 76 millions de francs de la contribution destinée à réduire les disparités économiques et sociales dans l'Union européenne élargie. Les pays ont avancé eux-mêmes les fonds pour réaliser les projets, avant de percevoir un remboursement à hauteur de 85% de la part de la Suisse.
Le bilan est satisfaisant, a expliqué lundi Ruth Huber, vice-directrice de la Direction du développement et de la coopération (DDC) et cheffe de la coopération avec l'Europe de l'Est. Cet engagement permet à la Suisse de donner un signal positif à son plus grand partenaire économique. Le soutien s'inscrit aussi dans la volonté de Berne de conclure un accord-cadre avec l'UE.
Aide axée sur des thèmes précis
La Suisse a défini des thèmes précis pour orienter son aide envers ces deux Etats membres de l'UE depuis 2007: accroître la sécurité sociale et publique, renforcer la société civile, intégrer les Roms et les autres minorités, protéger l'environnement, encourager la croissance économique et améliorer les conditions de travail.
Ainsi, grâce aux projets mis en place par la Suisse, près de 70'000 Roms ont pu profiter d'un meilleur accès à la formation et aux soins dans les deux pays. Quelque 500 PME roumaines ont obtenu des crédits et réussi à créer ou maintenir 3000 emplois.
Pour faciliter l’accès des jeunes au marché du travail, un projet s'appuyant sur le système suisse de formation duale a été lancé en Bulgarie. Trente-deux écoles professionnelles dans 19 villes ont adhéré au projet avec plus de 170 entreprises partenaires et ont formé 1600 apprentis.
Deux projets abandonnés
En Roumanie, les projets ont permis d'améliorer le bilan énergétique de quatre grandes villes grâce à la rénovation énergétique de bâtiments scolaires, l'installation de LED et l'achat de bus électriques. Au total, ces agglomérations ont pu économiser plus d'un million de francs sur les coûts d'énergie et réduire leurs émissions de CO2 d'environ 7000 tonnes par an.
Deux projets du SECO et un de la DDC ont dû être abandonnés en cours de route. Il n'était pas possible de les mettre en place dans les temps impartis, a précisé Hugo Bruggmann, responsable de la contribution à l'élargissement au SECO.
ats/asch
Soutien à treize pays
Après un vote populaire favorable en 2006, la Suisse a libéré un milliard de francs pour soutenir les dix Etats qui ont rejoint l'Union européenne en 2004. Ce "milliard de cohésion" a servi à financer une série de projets en Pologne, en Hongrie, en République tchèque, en Lituanie, en Slovaquie, en Lettonie, en Estonie, en Slovénie, à Chypre et à Malte.
A ce montant initial se sont ajoutés 300 millions de francs pour les trois pays ayant adhéré ultérieurement à l'UE: la Bulgarie et la Roumanie en 2007, puis la Croatie en 2013. L'aide à cette dernière est prévue jusqu'à décembre 2024.
En décembre dernier, le Parlement a donné son aval à un deuxième crédit-cadre pour les Etats de l'UE. Il a toutefois ajouté une condition: la Suisse ne versera le nouveau milliard que si l'UE renonce à des mesures discriminatoires à son encontre.