Une manifestation de militants pro-armes sous haute sécurité en Virginie
Plusieurs milliers de partisans du droit à détenir des armes se sont réunis lundi à Richmond, capitale de l'Etat américain de Virginie. Cette manifestation était placée sous haute surveillance par crainte d'actions violentes de la part de groupes d'extrême-droite.
De nombreux manifestants avaient fait la queue dès l'aube devant les portiques de sécurité à l'entrée de la place du Capitole, siège du gouvernement local, dans cette ville d'ordinaire paisible de 200'000 habitants.
Entourés par un important dispositif policier, plusieurs protestataires s'étaient affublés d'autocollants orange disant "Les armes sauvent des vies". D'autres ont agité des drapeaux américains ou de l'Etat de Virginie ou des pancartes, telles que "Le contrôle des armes est raciste".
Etat d'urgence
Certains avaient apporté des armes en bandoulière, mais n'ont pas pu les emmener dans le rassemblement, car elles ont été interdites sur le site de la manifestation. Le gouverneur démocrate Ralph Northam a en effet décrété mercredi l'état d'urgence sur les lieux du rassemblement. En vigueur de vendredi et jusqu'à mardi soir, il interdit le port d'armes à feu, normalement autorisé dans la rue, et d'objets dangereux comme des battes de baseball ou des chaînes.
Plusieurs mouvements d'extrême droite et groupes paramilitaires avaient annoncé leur participation à cette "Journée de lobbying" auprès des élus, organisée par la Ligue de défense des citoyens de Virginie (VCDL). L'organisation s'oppose à des projets de lois restreignant l'accès aux armes (renforcement de l'examen des antécédents judiciaires des acheteurs, interdiction des chargeurs de plus de 10 cartouches, etc.) portés par les démocrates au pouvoir dans cet Etat de l'est du pays.
>> Les précisions de Gaspard Kühn dans le 19h30 :
"Sanctuaires du deuxième amendement"
Le mouvement de contestation s'est propagé dans l'Etat, et plus d'une centaine de comtés et de localités se sont proclamés "sanctuaires du deuxième amendement" de la Constitution, qui "garantit le droit du peuple de détenir et de porter des armes".
Le président américain Donald Trump, grand défenseur du lobby pro-armes, a soutenu les manifestants vendredi sur Twitter. "Notre deuxième amendement est sous le coup d'une sérieuse attaque dans le grand Etat de Virginie", a-t-il écrit. "C'est ce qui arrive quand on vote pour les démocrates, ils vous prendront vos armes. Les républicains gagneront la Virginie en 2020. Merci les démocrates!". Il a réitéré cet appel lundi.
afp/jvia
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La crainte d'un nouveau Charlottesville
Les organisateurs de la manifestation "ont voulu que ce soit un événement pacifique mais ils ont entraîné quelque chose de plus important qu'ils pourraient ne pas arriver à contrôler", a estimé le gouverneur démocrate Ralph Northam.
Il a évoqué des menaces "crédibles et sérieuses" de "violences, d'affrontement armé et d'attaque contre le Capitole" ainsi que "des plans d'action provenant de milices et de groupes racistes basés hors de l'Etat". "On ne veut pas voir de drame comme celui de Charlottesville", a-t-il prévenu, en référence à une autre ville de Virginie où des affrontements entre militants suprémacistes blancs et antifascistes avaient fait une morte et des dizaines de blessés en août 2017.
En fin de semaine, le FBI a annoncé l'arrestation de sept membres présumés d'un groupe d'extrême droite soupçonnés de vouloir "créer le chaos" lors de la manifestation.