Les paris sont ouverts alors que démarrent les primaires aux Etats-Unis, ce passage obligé de la politique américaine qui consiste à élire Etat par Etat les délégués qui désigneront les candidats à la Maison Blanche (voir nos explications en vidéo ci-dessus).
Alors que côté républicain, le président Trump a toutes les chances d'obtenir l'investiture, côté démocrate la course risque d'être serrée entre les favoris dont aucun ne se détache réellement, à ce stade. Bien sûr, Joe Biden, l'ancien vice-président de Barack Obama, se classe en tête des sondages nationaux depuis des mois. Mais en misant sur la continuité, il ne convainc pas les électeurs qui rêvent d'un renouveau démocrate.
Base solide pour Sanders
De même, à 78 ans, Bernie Sanders paraît mal placé pour fédérer le parti autour de ses idées très à gauche et ce malgré le soutien de la très populaire Alexandria Ocasio-Cortez, elle-même trop jeune pour se présenter. Le sénateur du Vermont part cependant favori dans l'Iowa, ce petit Etat du Midwest qui ouvre traditionnellement le bal des primaires.
Habile politicien, le socialiste a presque réussi à faire oublier la crise cardiaque qui l'avait obligé à suspendre sa campagne début octobre. Il peut en outre s'appuyer sur une base électorale solide, qui l'avait déjà soutenu face à Hillary Clinton en 2016 et - fait saillant- il a recueilli des sommes records pour sa campagne. Une performance qui mérite d'autant plus d'être relevée qu'il n'accepte que les petits donateurs.
Campagne efficace pour Warren
Autre représentante de l'aile gauche du Parti démocrate, Elizabeth Warren a réussi à se hisser en quelques mois dans le trio des favoris avec une campagne efficace axée sur les droits des travailleurs, la justice sociale et l'accès à la santé.
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Certes, l'enthousiasme pour la sénatrice du Massachussetts est un peu retombé ces dernières semaines. Il n'en reste pas moins que l'ancienne professeure de droit à Harvard paraît, comme le dit le New York Times, plus à même de défendre les idées progressistes "dans l'air du temps" que Bernie Sanders jugé trop âgé et trop rigide par le quotidien américain.
Ceci dit, rien n'exclut qu'un des autres candidats démocrates puisse encore surgir dans la course et créer la surprise, à l'instar d'un certain Barack Obama dans l'Iowa en janvier 2008.
Pete Buttigieg en embuscade
C'est dans cette logique que certains misent sur Pete Buttigieg. Encore inconnu au plan national il y a quelques mois, le maire de South Bend, une petite ville de l'Indiana, est assurément la révélation de la pré-campagne et s'il était élu, il deviendrait, à 37 ans, le premier homosexuel déclaré à accéder à la Maison Blanche.
Fervent chrétien, diplômé de Harvard et vétéran de l'Afghanistan, ce progressiste - qui parle huit langues - peine toutefois à s'imposer dans l'électorat noir américain, ce qui pourrait lui être fatal.
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Parmi les autres viennent-ensuite des sondages, l'ancien maire de New York Michael Bloomberg ne s'impose pas malgré les budgets astronomiques engagés pour cette campagne où il est entré tardivement.
Quant à Amy Klobuchar, si le New York Times a choisi de la soutenir (au même titre qu'Elizabeth Warren), elle pourrait avec ses positions modérées incarner une forme de consensus entre les deux ailes du parti. Mais aussi consensuelle qu'elle puisse être, la sénatrice du Minnesota, 59 ans, passe pour l'instant sous les radars des pronostiqueurs.
Juliette Galeazzi