"Je suis ici aujourd'hui pour présenter ma démission comme chef du parti", a déclaré Luigi Di Maio, actuel ministre italien des Affaires étrangères, lors d'un rassemblement de membres du Mouvement Cinq Etoiles (M5S). Durant un discours de presque une heure au terme duquel il a eu droit à une standing ovation, il a qualifié le M5S de "projet visionnaire qui n'a jamais existé auparavant". Il était arrivé à sa tête en septembre 2017.
Coalition en danger
Le Mouvement Cinq Etoiles est le plus grand parti de la coalition du Premier ministre Giuseppe Conte, et la démission de Luigi Di Maio risque encore affaiblir l'alliance déjà fragile avec le Parti démocrate (gauche), minée par des dissensions entre les deux formations.
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Son départ intervient juste avant une élection régionale cruciale prévue dimanche en Emilie-Romagne, où une victoire de l'extrême droite pourrait entraîner la chute du gouvernement italien formé par le M5S et le Parti démocrate. Une victoire de l'extrême droite dans cette région historiquement ancrée à gauche, dont Bologne est le chef-lieu, pourrait provoquer des législatives anticipées ardemment souhaitées par le chef de la Ligue d'extrême droite Matteo Salvini.
Contesté au sein du M5S, Luigi Di Maio devrait rester ministre du gouvernement dirigé par Giuseppe Conte, rapporte la presse italienne. "Mais c'est le moment pour un pas en arrière du parti. Je suis fatigué, épuisé", a-t-il commenté à des proches.
Contesté à l'intérieur du M5S
Luigi Di Maio était contesté à l'intérieur du M5S par des élus qui estiment qu'il ne peut concilier les postes de ministre et de chef de parti. Des voix discordantes se sont aussi fait entendre sur la gestion du mouvement parmi des parlementaires, dont plusieurs ont déjà fait défection ces derniers mois. D'autres parlementaires critiquent également la gestion qui est faite des fonds que chacun d'eux doit verser au mouvement.
Premier parti d'Italie lors des dernières législatives de mars 2018, où il avait obtenu 32% des voix, le M5S s'est effondré à 19% lors des européennes de mai dernier. Il est aujourd'hui crédité d'environ 15% des intentions de vote, derrière le Parti démocrate avec lequel il gouverne (18%). Tous deux sont annoncés loin derrière la Ligue (33%).
agences/lja/vic