L'initiative part d'un constat du WEF: avec deux milliards de personnes vivant dans des pays affectés par la fragilité, la violence et les conflits, il est urgent de trouver des nouveaux modèles de financement: "Nous avons pu inaugurer une plateforme de 1000 projets ici à Davos", se réjouit Andrej Kirn, le responsable du projet Humanitarian investing au WEF. "Cela représente un potentiel de 300 milliards de francs".
Sur un marché estimé à 500 milliards de francs, c’est une opportunité pour des investisseurs de capitaliser sur l’image: "Beaucoup dans le secteur privé recherchent un bénéfice social, une dimension philanthropique. Mais à la fin, le business reste le business et leur rôle c’est d’avoir un retour sur investissement pour les actionnaires", estime Mark Lowcock, le chef du Bureau de la coordination des affaires humanitaires de l’ONU.
Complémentarité
Un retour sur investissement qui n’est pas garanti, les investisseurs doivent accepter de perdre leur mise. Raison pour laquelle ces projets doivent s’appuyer sur la garantie d’acteurs publics, afin d’innover dans la collaboration. Quoi qu’il en soit, ces investissements humanitaires ne peuvent se faire que sur des projets de reconstruction et de réhabilitation de long terme.
Pour l’aide d’urgence, une organisation humanitaire comme le CICR devra continuer à solliciter des fonds provenant des gouvernements qui représentent les 88% d’un budget terrain de près de 1,9 milliard de francs.
"Ce qu’on cherche, c’est la complémentarité. Si on regarde ce que les humanitaires peuvent faire, c’est une goutte d’eau dans l’océan. Si on veut se mobiliser pour des systèmes d’eau ou des écoles pour les enfants, il faut essayer de compter sur l’engagement du secteur privé", conclut Peter Maurer, le président du CICR.
Jean-Philippe Schaller