Le barrage de résidus miniers appartenait à l'entreprise Vale. La catastrophe laisse 270 morts, et toute une région changée à jamais, malgré les indemnisations de près de deux milliards de réais (435 millions d'euros) que Vale a commencé à verser.
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Au-delà de la souffrance du deuil, Brumadinho, et surtout ses faubourgs ruraux, exhibe les stigmates de la pollution minière: maisons abandonnées, populations relogées, pêcheurs et agriculteurs interdits d'activité.
Un tsunami de boue toxique
Avant que 12 millions de m3 de boue ne se déversent dans la vallée, le Parque da Cachoeira était un quartier bucolique, avec une rivière. Désormais les maisons abandonnées surplombent un paysage ravagé.
L'eau du fleuve Paraopeba, contaminée par la coulée de résidus toxiques, permettait d'irriguer les plantations de tous les riverains. Beaucoup en dépendaient pour gagner leur vie, comme les pêcheurs et agriculteurs. La pêche est d'ailleurs toujours interdite.
Quelque 106'000 habitants qui vivent dans un rayon d'un km autour du fleuve reçoivent chaque mois "l'aide d'urgence" de Vale: 1000 reais, soit environ 220 euros, l'équivalent d'un salaire minimum brésilien, jusqu'à maintenant. Et seulement 500 reais à partir du mois prochain.
Justice pas encore rendue
Mardi, le Parquet de l'Etat brésilien de Minas Gerais (sud-est) a mis en accusation 16 personnes, la compagnie minière Vale, propriétaire du barrage, et l'entreprise de certification allemande TUV SUD, notamment pour homicide volontaire et crime environnemental.
Mais le groupe Vale, qui avait perdu un quart de sa capitalisation boursière après la catastrophe, vient d'effacer toutes ses pertes, un an après.
afp/cab
Une eau toujours polluée
Les fleuves de la région de Brumadinho (sud-est) restent fortement pollués, un an après la rupture d'un barrage minier qui a fait 270 morts et disparus, a annoncé jeudi 23 janvier une ONG qui a mesuré la qualité de l'eau dans la zone.
L'ONG Fundacion SOS Mata Atlantica a fait des prélèvements en 21 endroits différents dans les bassins des fleuves Paraopeba et Alto San Francisco. Les analyses montrent pour la totalité de ces échantillons une eau "impropre" à la consommation, selon le rapport publié par l'organisation.
L'ONG a détecté des "concentrations de métaux lourds" dans le fleuve Paraopeba. Elle a également relevé la présence de fer, cuivre, chrome, manganèse et sulfate, entre autres métaux "en quantité nuisible pour l'environnement et la santé humaine, la faune, les poissons et les organismes vivants".