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Plaies béantes un an après la rupture du barrage minier de Brumadinho

La catastrophe du barrage minier de Brumadinho toujours impunie, un an après. [EPA/Keystone - Antonio Lacerda]
La rupture d'un barrage minier au Brésil, qui a fait 270 morts en janvier 2019, est toujours impunie / Le 12h30 / 2 min. / le 25 janvier 2020
"Vale #Assassins". Le message accusateur peint en noir à la bombe annonce la couleur dès l'entrée de Brumadinho, petite ville du sud-est du Brésil, qui, avec sa région, est à l'arrêt depuis la rupture tragique du barrage du groupe minier le 25 janvier 2019.

Le barrage de résidus miniers appartenait à l'entreprise Vale. La catastrophe laisse 270 morts, et toute une région changée à jamais, malgré les indemnisations de près de deux milliards de réais (435 millions d'euros) que Vale a commencé à verser.

>> Lire : Vale devra payer les dommages de la catastrophe de Brumadinho

Au-delà de la souffrance du deuil, Brumadinho, et surtout ses faubourgs ruraux, exhibe les stigmates de la pollution minière: maisons abandonnées, populations relogées, pêcheurs et agriculteurs interdits d'activité.

Un tsunami de boue toxique

Avant que 12 millions de m3 de boue ne se déversent dans la vallée, le Parque da Cachoeira était un quartier bucolique, avec une rivière. Désormais les maisons abandonnées surplombent un paysage ravagé.

Les restes d'une maison détruite par la boue libérée par la rupture du barrage Brumadinho, photographiée le 23 janvier 2020. [Keystone - EPA/Antonio Lacerda]
Les restes d'une maison détruite par la boue libérée par la rupture du barrage Brumadinho, photographiée le 23 janvier 2020. [Keystone - EPA/Antonio Lacerda]

L'eau du fleuve Paraopeba, contaminée par la coulée de résidus toxiques, permettait d'irriguer les plantations de tous les riverains. Beaucoup en dépendaient pour gagner leur vie, comme les pêcheurs et agriculteurs. La pêche est d'ailleurs toujours interdite.

Quelque 106'000 habitants qui vivent dans un rayon d'un km autour du fleuve reçoivent chaque mois "l'aide d'urgence" de Vale: 1000 reais, soit environ 220 euros, l'équivalent d'un salaire minimum brésilien, jusqu'à maintenant. Et seulement 500 reais à partir du mois prochain.

Justice pas encore rendue

Mardi, le Parquet de l'Etat brésilien de Minas Gerais (sud-est) a mis en accusation 16 personnes, la compagnie minière Vale, propriétaire du barrage, et l'entreprise de certification allemande TUV SUD, notamment pour homicide volontaire et crime environnemental.

Mais le groupe Vale, qui avait perdu un quart de sa capitalisation boursière après la catastrophe, vient d'effacer toutes ses pertes, un an après.

>> Revoir le reportage du 12h45 du 27 janvier 2019 :

Brésil: la rupture d'un barrage minier fait 30 morts et plus de 300 disparus
Brésil: la rupture d'un barrage minier fait 30 morts et plus de 300 disparus / 12h45 / 1 min. / le 27 janvier 2019

afp/cab

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Une eau toujours polluée

Les fleuves de la région de Brumadinho (sud-est) restent fortement pollués, un an après la rupture d'un barrage minier qui a fait 270 morts et disparus, a annoncé jeudi 23 janvier une ONG qui a mesuré la qualité de l'eau dans la zone.

L'ONG Fundacion SOS Mata Atlantica a fait des prélèvements en 21 endroits différents dans les bassins des fleuves Paraopeba et Alto San Francisco. Les analyses montrent pour la totalité de ces échantillons une eau "impropre" à la consommation, selon le rapport publié par l'organisation.

L'ONG a détecté des "concentrations de métaux lourds" dans le fleuve Paraopeba. Elle a également relevé la présence de fer, cuivre, chrome, manganèse et sulfate, entre autres métaux "en quantité nuisible pour l'environnement et la santé humaine, la faune, les poissons et les organismes vivants".