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Le nombre de cas du coronavirus en Chine dépasse celui du Sras

26 nouveaux décès dus au coronavirus ont été enregistrés en Chine. [Keystone/AP - Chiang Ying-ying]
Le nombre de cas du nouveau coronavirus en Chine dépasse celui du Sras / Le Journal horaire / 1 min. / le 29 janvier 2020
Vingt-six décès supplémentaires dus au nouveau coronavirus ont été enregistrés en Chine, portant à 132 morts le bilan total de la maladie. Le nombre de personnes infectées s'établit mercredi à 5974 dans le pays, selon les derniers chiffres des autorités sanitaires.

Le nombre de cas avérés dépasse désormais celui de l'épidémie de Sras en Chine en 2002-2003. Le Sras (Syndrome respiratoire aigu sévère), également un coronavirus, avait pour sa part infecté 5327 personnes en Chine continentale, et provoqué 349 morts dans le pays. A l'échelle mondiale, selon l'OMS, l'épidémie de Sras avait fait 774 morts sur 8096 cas en 2002-2003 avant d'être jugulée.

Apparu à Wuhan en décembre, le nouveau virus se transmet entre humains et se traduit par de graves troubles respiratoires. Ce virus, baptisé 2019-nCoV, et celui du Sras appartiennent à la même famille des coronavirus, et ont 80% de similitudes sur le plan génétique. Le 2019-nCoV est cependant jugé moins "puissant" et plus contagieux.

Pic "dans une semaine"

L'épidémie pourrait atteindre son pic "dans une semaine ou 10 jours" avant de refluer, a estimé Zhong Nanshan, un des meilleurs spécialistes chinois des maladies respiratoires.

Les chercheurs des Instituts nationaux de santé américains (NIH) ont de leur côté lancé la mise au point d'un vaccin contre le nouveau coronavirus, un travail qui prendra plusieurs mois, a annoncé mardi Anthony Fauci, le directeur de l'Institut national des maladies infectieuses. "Nous envisageons le pire des scénarios", celui d'"une plus grande épidémie", a-t-il ajouté.

Des scientifiques de l'Institut Doherty de Melbourne, en Australie, ont annoncé être parvenus à répliquer en laboratoire le coronavirus, ce qu'ils ont décrit comme un pas en avant crucial dans la lutte contre l'épidémie.

Rapatriements en cours

Deux premiers avions rapatriant des ressortissants étrangers ont décollé mercredi de Wuhan à destination du Japon et des Etats-Unis, alors que se propage l'épidémie de pneumonie virale.

La France rapatriera ses ressortissants "probablement vendredi". Ces personnes seront soumises à une quarantaine de 14 jours à leur retour, a précisé la ministre française de la Santé, Agnès Buzyn. La Commission européenne a indiqué qu'un deuxième avion décollerait "plus tard dans la semaine" pour au total rapatrier au moins 350 Européens.

ats/gma

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"Omniprésence du risque" à travers les images

"On n'a jamais été aussi proches les uns des autres", constate Francesco Panese, professeur de sociologie de la médecine à l'Université de Lausanne, invité mercredi de La Matinale. Il reconnaît qu'il y a "une omniprésence du risque dans les foyers" en raison des nombreuses images qui arrivent aux gens, notamment de Chine.

"Cela fait à peu près 100 ans qu'on nous a appris à nous préserver par rapport à des risques de santé. Je trouve donc ce réflexe assez bon, c'est une réussite de la santé publique. Mais lorsque ce souci de soi nuit à la vie des gens, on a un problème", ajoute-t-il. Francesco Panese met aussi en garde contre "l'exagération" qui pourrait créer "un problème de justice sociale", par exemple lorsqu'une population inquiète se jette sur tous les médicaments possibles, et en prive ceux qui en ont besoin.

"Il faut que les gens se rassurent, qu'on ait un peu confiance en les autorités sanitaires. Il faut faire confiance aux évidences. A force de se concentrer sur les failles, on rate l'essentiel", souligne-t-il.

Son interview complète dans La Matinale
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