Les deux œuvres sont «Maya à la poupée», un tableau daté de 1938
représentant la fille du peintre à l'âge de trois ans, et un
portrait de Jacqueline (170X150), seconde épouse de l'artiste, daté
de 1961. Les deux huiles ainsi qu'un dessin du maître ont été
dérobés durant la nuit au domicile de Diana Widmaier, la fille de
Maya, dans le VIIe arrondissement de Paris, un quartier huppé de la
capitale, a indiqué la police.
Aucune effraction n'a été relevée sur place, selon la même source.
L'enquête a été confiée à la brigade de répression du banditisme
(BRB) de la police judiciaire parisienne. Le préjudice s'élèverait
à plus de 50 millions d'euros, selon la police.
Toile découpée du cadre
Selon Me Paul Lombard qui représente la famille, les œuvres,
accrochées au mur de l'appartement, bénéficiaient de toutes les
protections nécessaires. Deux personnes dormaient dans les lieux au
moment du vol. La toile représentant Maya a été dérobée avec son
cadre alors que la deuxième peinture a été découpée, selon
lui.
Selon l'avocat qui va se porter partie civile au nom de la
famille, les deux toiles dérobées sont «mondialement connues».
Fréquemment publiées, elles appartiennent depuis toujours à la
famille et sont d'une valeur marchande «considérable».
Un des plus beaux portraits
«Maya à la poupée» représente la petite fille assise au sol,
tenant une poupée, dans des tons bleus. De très nombreux portraits
de Jacqueline Roque ont été peints par l'artiste, rencontrée en
1954 et qu'il épousa sept ans plus tard, mais celui-ci est «l'un
des plus beaux», selon l'avocat.
ats/ant
Précédents vols
Les œuvres de Picasso, l'artiste le plus cher du monde aux enchères, ont souvent fait l'objet de vols.
En 1976, lors d'un des vols les plus importants jamais survenus en France, 118 œuvres de Picasso avaient été dérobées dans un musée à Avignon. Toutes les toiles avaient ensuite été retrouvées.
En 1989, douze toiles, estimées à l'époque à 17 millions de dollars, avaient été volées sur la Côte d'Azur au domicile d'une autre petite-fille du peintre, Marina Picasso. Elles ont aussi été retrouvées.
En 1994, 7 toiles de la période rose et de la période bleue, estimées à 44 millions de dollars, avaient été dérobées dans une galerie de Zurich.
En 1997, un homme armé s'était emparé de «Tête de Femme» (1939), dans une galerie londonienne, avant de fuir à bord d'un taxi. L'œuvre avait été retrouvée.
En janvier 2004, une nature morte a été volée au musée d'art moderne du Centre Georges-Pompidou à Paris, retrouvée en avril suivant.
En février 2006, des voleurs s'étaient également emparés de 4 toiles de Picasso ainsi que d'œuvres d'autres maîtres, d'une valeur globale de 50 millions de dollars, dans un musée de Rio de Janeiro.