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Pour les démocrates, acquitter Trump serait le récompenser de bafouer la loi

Adam Schiff, qui dirige l'équipe des procureurs démocrates, s'exprime devant le Sénat, ce 30 janvier 2020. [Senate Television via AP]
Pour les démocrates, un acquittement de Trump serait équivalent à une permission de bafouer la loi / Le Journal horaire / 35 sec. / le 31 janvier 2020
L'acquittement de Donald Trump dans son procès en destitution récompenserait ceux qui ne respectent pas la loi, ont mis en garde jeudi les démocrates à la veille d'un vote sur la convocation de nouveaux témoins, que la Maison Blanche veut éviter à tout prix.

Deux semaines après le début de ce procès historique, le président américain, en visite dans le Michigan, a de nouveau dénoncé une "situation très partisane" et "une réelle honte" pour le pays.

Dans l'hémicycle du Sénat, les procureurs démocrates ont jugé la situation "pire qu'il y a un demi-siècle" quand le républicain Richard Nixon avait démissionné pour éviter une destitution certaine dans l'affaire d'espionnage politique du Watergate.

"Stupéfiant"

Cette fois, les élus démocrates accusent Donald Trump d'avoir abusé de son pouvoir en demandant à l'Ukraine de lancer une enquête contre Joe Biden, potentiel adversaire à la prochaine présidentielle, et en bloquant secrètement une aide militaire cruciale pour cet allié.

Puis il a entravé le travail du Congrès en interdisant à ses collaborateurs de participer à l'enquête parlementaire, ont-ils redit.

"C'est stupéfiant (...) si on accepte qu'un président puisse faire ce qu'il veut pour être réélu", a résumé Adam Schiff, qui dirige l'équipe des procureurs démocrates.

L'argument, avancé lors du Watergate par la Maison Blanche, était "si un président le fait, ce n'est pas illégal", a-t-il poursuivi. "Il a échoué, mais il pourrait maintenant gagner" et "il n'y aurait alors plus de limite à ce qu'une puissance étrangère pourrait offrir à un président corrompu pour aider sa réélection."

Argumentaire réfuté

Un argumentaire réfuté avec force par les avocats de Donald Trump.

"Il n'y a aucune preuve d'un lien (entre l'enquête et le versement de l'aide), pas de donnant-donnant dans cette affaire", a affirmé Patrick Philbin.

"En politique étrangère, il existe des situations dans lesquelles un gouvernement souhaite qu'un autre agisse d'une manière qui conditionne d'autres politiques", a-t-il expliqué.

Les démocrates savent que le président a toutes les chances d'être acquitté, la Constitution imposant une majorité des deux tiers (67 voix) pour le destituer. Les républicains comptent 53 sièges au Sénat.

afp/pym

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