Plusieurs heures après le coup d'envoi des "caucus", ces quelque 1700 assemblées où les électeurs se sont regroupés pour désigner leur candidat, le Parti démocrate a expliqué vouloir s'assurer de la fiabilité des résultats avant de les publier, évoquant des "incohérences" dans leur compilation.
"Quand les résultats seront annoncés, j'ai le sentiment que nous allons avoir un très très beau succès ici en Iowa", a toutefois lancé Bernie Sanders tôt dans la journée. "Ce jour marque le début de la fin pour Donald Trump", a-t-il martelé.
Son adversaire Pete Buttigieg a lui aussi revendiqué la victoire sur la base de chiffres internes récupérés par ses équipes. "Je suis confiant", a pour sa part assuré l'ancien vice-président Joe Biden, prédisant un vote "serré" et appelant les organisateurs à "faire très attention" dans la compilation des résultats.
Pas une cyberattaque
Le Parti démocrate a démenti toute cyberattaque ou irrégularité, alors que dans le camp républicain, certains, à l'instar de Donald Trump Junior, le fils du président, ont aussitôt accusé les dirigeants démocrates de tricherie.
Interrogé dans La Matinale mardi matin, le politologue Daniel Warner estime que ce bug ne devrait pas prétériter les démocrates: "Je ne crois pas que les gens vont dire que les démocrates sont des amateurs. Et je pose la question: est-ce vraiment important? Mais on est dans une bataille de cultures".
"Nous savons qu'il y a des retards mais nous savons aussi que nous sommes au-delà de nos espérances", a lancé la sénatrice Amy Klobuchar, première candidate à prendre la parole alors que le vainqueur n'était pas encore connu. Elle devait prendre dans la foulée un avion pour le New Hampshire, deuxième Etat à voter, le 11 février.
Chercher l'élu côté démocrate
L'Iowa, petit Etat rural, enneigé en cette période de l'année, lance la saison des primaires depuis les années 1970. Il est important parce qu'il est le premier: le nombre de délégués en jeu est négligeable (ce sont ces délégués qui désigneront in fine le candidat investi), mais un bon résultat ou une contre-performance peut changer la dynamique d'une candidature.
"Le parti démocrate est moins bien organisé que les républicains. Ils n'ont pas encore trouvé 'LE' candidat. C'est pour cela que le vote en Iowa est déterminant, on cherche quelqu'un qui va sortir du lot", estime Daniel Warner.
>> Lire : Le petit Etat de l'Iowa lance le bal des primaires démocrates
"Une grande victoire"
Au-delà des clivages de programme entre l'aile gauche, représentée par Bernie Sanders et Elizabeth Warren, et un courant plus modéré, porté par Joe Biden, Pete Buttigieg ou encore Amy Klobuchar, la base démocrate espère surtout trouver celui ou celle qui sera le plus à même de battre Donald Trump le 3 novembre.
Le président sortant a lui remporté d'emblée les "caucus" républicains dans l'Iowa - une simple formalité. Sans préciser s'il parlait de sa victoire ou du raté démocrate, voire des deux, Donald Trump s'est exprimé sur Twitter: "Grande victoire pour nous dans l'Iowa ce soir. Merci."
afp/kkub