L'information a été confirmée par la Minusma, la mission de l'ONU au Mali, impliquée dans l'opération. Ce déploiement a fait l'objet de mois de négociations entre la Coordination des mouvements de l'Azawad (CMA), alliance à dominante touareg, l'Etat malien et les partenaires étrangers de celui-ci.
Dans un contexte de grave détérioration sécuritaire au Mali et au Sahel, le retour de l'armée nationale à Kidal, aujourd'hui sous le contrôle d'ex-rebelles touareg, est anticipé comme une affirmation forte d'une restauration de l'autorité de l'Etat malien, qui ne s'exerce plus sur de larges étendues du pays.
Un pas vers la réconciliation
Il est aussi supposé donner l'exemple de la réconciliation dans le pays en guerre depuis 2012. Les unités entrées dans Kidal, dites "reconstituées", comprennent d'anciens rebelles intégrés dans l'armée malienne conformément à l'accord de paix d'Alger de 2015.
La mise en oeuvre de l'accord d'Alger est considéré comme indispensable à une sortie de crise, en plus de l'action purement militaire menée par les forces maliennes, françaises, africaines et onusiennes.
Le Mali est confronté depuis 2012 aux insurrections indépendantistes, salafistes et jihadistes et aux violences intercommunautaires qui ont fait des milliers de morts et des centaines de milliers de déplacés. Parties du nord du pays, les violences se sont propagées au centre et aux pays voisins, le Burkina Faso et le Niger.
afp/cab
Kidal, un bastion touareg
Kidal, à 1500 km au nord-est de Bamako, est un bastion culturel touareg et le berceau historique des clans les plus influents. C'est aussi une région qui a été marginalisée depuis l'indépendance malienne et où sont nées les différentes rebellions touareg.
L'armée malienne n'y avait pas repris pied depuis mai 2014. Une visite du Premier ministre de l'époque, Moussa Mara, avait donné lieu à des combats qui s'étaient soldés par sa lourde défaite face aux rebelles.
Kidal est depuis contrôlée par la Coordination des mouvements de l'Azawad (CMA), alliance à dominante touareg d'anciens groupes armés rebelles. La CMA est signataire de l'accord d'Alger de 2015 avec une alliance de groupes armés progouvernementaux, appelée la Plateforme.