Le proposition en elle-même est claire. Dès l'âge de 50 ans - ou dès la naissance du troisième enfant - tout homme doit subir une vasectomie. Et, pire encore pour ceux qui sont déjà réticents à ce projet, l'opération sera à leur charge.
Derrière cette proposition, il y a une autre législation: celle qui interdit aux femmes d'avorter - une interdiction qui devait entrer en vigueur le 15 novembre dernier en Alabama. Mais la loi a été suspendue par un juge de l'Etat, qui estime qu'elle n'est pas constitutionnelle. Il faut se souvenir que l'Alabama fait partie des Etats américains qui, par de nouvelles restrictions contre l'avortement, ambitionnent de renverser le droit à l'avortement dans l'ensemble des Etats-Unis.
Aucune contrainte aux hommes
La démocrate Rolanda Hollis observe que le système n'impose aucune contrainte ni restriction aux hommes en termes de gestion de leur reproduction aux Etats-Unis - il est temps, dit-elle, que les hommes prennent leurs responsabilités. Si l'avortement doit être interdit, il faut, selon Rolanda Hollis, faire en sorte de limiter les grossesses non désirées.
La vasectomie obligatoire, pour la démocrate, est une façon de contrebalancer l'interdiction de l'avortement. Ce projet met en évidence un paradoxe: l'idée que l'Etat réglemente les droits reproductifs des femmes est plus ou moins acceptée, alors que si les lois venaient à se mêler du corps des hommes, cela provoquerait un tollé.
Accueil relativement froid
Ce projet de loi a connu un accueil pour le moins mitigé et ne devrait pas être approuvé. Mais le double standard mis en évidence par la proposition législative a été parfaitement illustrée par la réaction du sénateur républicain du Texas Ted Cruz, qui s'est dit choqué par cette proposition de vasectomie obligatoire. Une proposition à laquelle il est bien sûr résolument opposé - tout comme il est, sans hésitation aucune, clairement opposé au droit à l'avortement pour les femmes.
Katja Schaer