Ouverte mardi, la rencontre "Méditerranée, frontière de paix" réunit 58 évêques catholiques issus des pays du bassin méditerranéen. Elle est organisée par la Conférence épiscopale italienne, qui s’est inspirée de la formule utilisée en octobre 2019 à Rome pour le Synode sur l’Amazonie. C'est elle qui a convié des représentants des pays riverains, à l’instar de l’Algérie, de l’Egypte, d’Israël, de la Grèce, de la Bosnie ou encore de la France. A Bari, ces évêques ont empoigné plusieurs thèmes d’intérêt commun. Il est prévu que le pape François se rende à Bari le 23 février pour la clôture de la rencontre.
La question de la migration en est l’un des thèmes clés. L’une des chevilles ouvrières de l’événement, l’archevêque maltais Charles Scicluna, a d'ailleurs souligné l’enjeu de cette discussion dans les documents préparatoires. Il a qualifié la Méditerranée de "cimetière bleu", allusion aux nombreux migrants qui ont perdu la vie ces dernières années en tentant de traverser la mer.
La migration, thème phare
Les organisateurs n’ont pas fixé d’objectifs précis, mais des experts observent que les évêques sont une force de proposition dans ce domaine. "Les évêques peuvent jouer un rôle important pour organiser, sur le sol européen, non seulement une entrée et un séjour légal des migrants, au moins pour des raisons humanitaires, mais aussi une vraie politique d’accueil. Car il existe des solutions concrètes", constatait lundi le professeur Paolo Morozzo della Rocca sur le site cath.ch. La création de couloirs humanitaires pour des réfugiés particulièrement vulnérables bloqués sur la rive sud ou l’élaboration d’un pacte migratoire, prévoyant des quotas pour des travailleurs désireux de venir en Europe, pourrait résulter des travaux.
D’autres thèmes mobiliseront également les évêques catholiques durant cette rencontre italienne: l’écologie, les relations avec les autres communautés religieuses (islam ou orthodoxie notamment), ou encore la résolution des conflits.
Par son statut, cette rencontre dispose d’une plus grande marge de manoeuvre que le Synode sur l’Amazonie. En effet, même si certains la qualifient de "Synode sur la Méditerranée", elle n’émane pas du Vatican et n’implique pas une prise de position du pape. Par ailleurs, il est possible que les évêques méditerranéens décident de créer une structure permanente pour coordonner leurs efforts.
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Fabien Hünenberger - RTSreligion