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Deux nouveaux décès du coronavirus en Iran, les pays voisins inquiets

Un contrôle à la frontière entre l'Iran et l'Irak, alors que de nouveaux cas de coronavirus ont été observés en République islamique. [Keystone - EPA/Haider Al-Assadee]
Un contrôle à la frontière entre l'Iran et l'Irak, alors que de nouveaux cas de coronavirus ont été observés en République islamique. - [Keystone - EPA/Haider Al-Assadee]
Le ministère de la Santé iranien a annoncé vendredi la mort de deux nouvelles personnes infectées par le coronavirus, ce qui porte à quatre le nombre officiel de décès dus à la maladie dans le pays. L'Irak et le Koweït voisins ont fait part de leur inquiétude.

"Treize cas nouveaux ont été confirmés", a indiqué le ministère de la Santé sur Twitter. "Malheureusement, deux d'entre eux ont perdu la vie", a-t-il ajouté.

Le bilan en Iran de cette épidémie de coronavirus est désormais de 18 contaminations, dont quatre décès. Parmi les nouveaux cas, sept ont été découverts à Qom, quatre à Téhéran et deux à Gilan.

Voyages limités

L'Irak et le Koweït, inquiets après ces annonces de l'Iran, ont décidé d'interdire ou de fortement limiter les voyages vers et depuis la République islamique, alors que des millions de ressortissants et de produits partent notamment chaque année de l'Iran vers l'Irak.

L'inquiétude est d'autant plus grande dans ce dernier pays au secteur sanitaire délabré que les deux décès et quatre des cinq autres contaminations recensés l'ont été à Qom, à 150 km au sud de Téhéran. Cette ville sainte revêt une importance particulière pour les chiites, majoritaires en Irak et présents au Koweït.

De nombreux étudiants en religion de Qom se rendent d'ailleurs tout au long de l'année en Irak pour des pèlerinages à Kerbala et Najaf, au sud de Bagdad, et le leader chiite Moqtada Sadr, figure majeure de la politique irakienne, étudie lui-même actuellement dans l'une des écoles islamiques de Qom.

L'Iran est aussi le deuxième fournisseur de l'Irak, et Téhéran inonde chaque année les 40 millions d'Irakiens de produits allant des voitures aux yaourts en passant par les tomates, pour un montant d'environ neuf milliards de dollars.

L'OMS appelle à "frapper fort"

Alors que de nouveaux cas de contamination ont été signalés dans plusieurs pays, en Corée du Sud notamment, et que de nouveaux foyers ont été observés en Chine (voir encadré), l'Organisation mondiale de la santé appelle maintenant la communauté internationale à "frapper fort" contre ce virus qui a déjà contaminé plus de 75'000 personnes en Chine et 1100 ailleurs dans le monde.

agences/jvia

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Nouveaux foyers en Chine

Des dizaines d'infections ont été annoncées dans deux hôpitaux de Pékin, et plus de 500 ont été confirmées dans des prisons du pays, dont au moins 200 dans un seul établissement pénitentiaire.

Le Hubei, province du centre de la Chine à l'épicentre de l'épidémie, a notamment annoncé 271 cas de contamination dans ses prisons, dont 220 cas qui n'avaient pas été recensés jusqu'ici.

La Chine a pourtant placé de facto en quarantaine plus de 50 millions de personnes dans cette province, et dans son chef-lieu Wuhan.

Plusieurs Etats ont par ailleurs interdit l'entrée des voyageurs venant de Chine, et de nombreuses compagnies ont suspendu leurs vols vers le pays. Mais ces restrictions n'ont pas empêché l'émergence de nouveaux cas ailleurs dans le monde, avec 11 décès hors de Chine continentale (hors Hong Kong et Macao).

De nombreux pays touchés

En Corée du Sud, le nombre de cas a presque doublé vendredi, les autorités annonçant 100 nouvelles contaminations, portant le total à plus de 200. Parmi eux, plus de 120 sont membres de "l'Eglise Shincheonji de Jésus", une secte chrétienne située dans la ville de Daegu.

En Corée du Nord voisine, le marathon de Pyongyang, qui attire chaque année de nombreux touristes étrangers, a été annulé, selon des agences de voyage chinoises spécialisées.

Au Japon, la polémique enfle autour du bateau de croisière Diamond Princess, placé en quarantaine en banlieue de Tokyo. Deux ex-passagers australiens, initialement testés négatifs lors d'un dépistage par les autorités sanitaires japonaises à leur descente du navire, ont été déclarés contaminés à leur retour en Australie. Cette semaine, des centaines de croisiéristes ont été autorisés à quitter le paquebot après avoir été testés négatives au Covid-19. Beaucoup sont rentrés dans leurs pays pour y être de nouveau mis en quarantaine.

En Italie du Nord, un homme de 38 ans a été testé positif au coronavirus Covid-19 dans un hôpital de Lombardie. Il présente une insuffisance respiratoire et son état est jugé très grave. Le malade serait allé manger avec un ami de retour de Chine.