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L'inaction internationale en Libye dénoncée devant l'ONU à Genève

Le Premier ministre du gouvernement libyen d'union nationale Fayez al-Sarraj. [Keystone/AP Photo - Gregorio Borgia]
L'inaction internationale en Libye dénoncée devant l'ONU à Genève / Le Journal horaire / 1 min. / le 25 février 2020
Le chef du gouvernement libyen d'union nationale, Fayez al-Sarraj, a dénoncé lundi devant le Conseil des droits de l'homme des Nations unies l'inaction de la communauté internationale et qualifié son rival, le général Haftar, de criminel de guerre.

Le chef du gouvernement libyen reconnu par l'ONU a dénoncé les meurtres de civils, les déplacements forcés dans son pays et il en tient son adversaire, le général Haftar, pour responsable.

La Haute commissaire de l'ONU aux droits de l'homme vient de publier un rapport sur la Libye. Elle y décrit de graves violations des droits humains commises par toutes les parties.

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Un rapport "effrayant", une "impunité" soulignée

"Ce rapport est effrayant, quand on voit l'ampleur des violations mais aussi le degré d'impunité", souligne Kevin Whelan, représentant d'Amnesty International auprès de l'ONU à Genève. "C'est cette impunité qui conduit aux nombreuses violations dont nous sommes témoins."

Un cercle vicieux, donc. Selon le rapport de l'ONU, aucun membre des groupes armés, quel que soit le camp auquel il appartient, n'a été poursuivi depuis 2011 pour des infractions liées aux exactions commises.

Mais dès cette année et pour trois ans, la Libye est membre du Conseil des droits de l'homme de l'ONU à Genève. L'occasion de faire pression sur le gouvernement libyen pour qu'il accepte une commission d'enquête indépendante, estime Kevin Whelan: "Une commission d'enquête qui pourrait rendre compte publiquement de la nature et l'ampleur de violations des droits humains en Libye, qui pourrait récolter et conserver des preuves pour établir par la suite les responsabilités de chacun."

D'autres pays qui sont toujours déchirés par des conflits, comme la Syrie ou le Soudan du Sud, possèdent déjà ce genre de mécanisme.

Isabelle Cornaz/ebz

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