En Allemagne, les prétendants CDU à "l'après-Merkel" se dévoilent

Trois candidats se lancent dans la course à la présidence de la CDU en Allemagne, afin de succéder à Angela Merkel. [AFP - Emmanuele Contini]
Trois candidats se lancent dans la course à la présidence de la CDU en Allemagne / Le 12h30 / 2 min. / le 25 février 2020
Trois poids lourds du parti conservateur allemand ont officialisé mardi leur candidature pour diriger cette formation en pleine crise, lançant la course pour remplacer Angela Merkel à la chancellerie à l'horizon 2021.

Il s'agit d'une part de Friedrich Merz, un ennemi de longue date de la chancelière allemande, partisan d'un coup de barre à droite de ce parti, qui a dominé la vie politique nationale depuis plus de 70 ans, pour contrer l'essor de l'extrême droite.

Cet avocat d'affaires de 64 ans au ton cassant a présenté sa candidature mardi en fin de matinée à la tête de l'Union démocrate-chrétienne (CDU). Il se dit "très motivé".

L'homme avait été écarté au début des années 2000 de la tête du parti par une certaine Angela Merkel et ne l'a depuis jamais digéré. Il a récemment qualifié de "défaillant" le leadership de la chancelière, au pouvoir depuis 15 ans, l'accusant d'immobilisme.

Face au "ticket" Laschet-Spahn

Il devra affronter un "ticket" comprenant un baron régional CDU modéré, Armin Laschet, partisan de la continuité avec le cap centriste d'Angela Merkel, et l'étoile montante du parti, Jens Spahn, 39 ans, favorable pour sa part à une inflexion à droite du mouvement.

Les deux hommes ont fait mardi acte de candidature.

Le parti "traverse la plus grave crise de son histoire", a lancé Jens Spahn dans un plaidoyer en forme de règlement de comptes avec les années Merkel.

"Si nous continuons comme cela, nous risquons notre avenir en tant que grand parti", a-t-il dit. Et "je ne veux pas qu'Angela Merkel reste dans l'histoire comme la dernière chancelière CDU" en Allemagne.

Déroute de la CDU à Hambourg

Dimanche, le mouvement démocrate-chrétien a subi une déroute lors d'élections locales à Hambourg, n'arrivant qu'en troisième position avec 11,2% des voix, loin derrière les sociaux-démocrates et les Verts.

A ce trio de candidats s'ajoute un autre centriste, Norbert Röttgen, écarté il y a quelques années du gouvernement par la chancelière et qui lui aussi a une revanche personnelle à prendre.

L'ouverture de ce bal des prétendants, pour prendre la succession d'Angela Merkel au plus tard fin 2021 lors des prochaines élections législatives, a été accélérée par la crise que traverse le mouvement.

La CDU enchaîne les revers électoraux et s'effrite dans les intentions de vote nationales, concurrencée d'un côté par l'extrême droite de l'Alternative pour l'Allemagne (AfD) et au centre par les écologistes en plein essor.

afp/ther

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