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14 ministres de l'UE appellent Ankara et Moscou à la désescalade à Idleb

La région d'Idleb constitue le dernier grand bastion djihadiste et rebelle en Syrie. [Keystone - Yahya Nemah]
Quatorze Etats membres de l'UE appellent à la cessation immédiate des hostilités à Idleb / Le Journal horaire / 26 sec. / le 26 février 2020
Quatorze ministres des affaires étrangères de l'Union européenne signent mercredi une tribune dans Le Monde pour une désescalade dans la province syrienne d'Idleb, où les combats provoquent une grave crise humanitaire.

"Nous appelons la Russie à poursuivre les négociations avec la Turquie, afin d'aboutir à une désescalade à Idleb et de contribuer à une solution politique", écrivent les quatorze signataires de la tribune publiée par le quotidien français Le Monde.

"Nous sommes parfaitement lucides sur la présence de groupes radicaux à Idleb [les derniers qui échappent au contrôle de Damas]. Nous ne prendrons jamais à la légère le problème du terrorisme: nous le combattons avec détermination", ont relevé les ministres. "Mais la lutte contre le terrorisme ne peut pas, ne doit pas, justifier les violations massives du droit international humanitaire", ont-ils souligné.

Près d'un million de déplacés

L'offensive du régime appuyée par l'aviation russe a suscité des frictions entre Ankara et Moscou qui, en dépit de positions opposées en Syrie, y avaient renforcé leur coopération ces dernières années.

Les deux pays avaient conclu en 2018 à Sotchi en Russie un accord prévoyant la fin des combats et l'érection de postes d'observation turcs dans la région d'Idleb, mais cet arrangement a volé en éclats ces dernières semaines et les deux parties se rejettent la responsabilité de son implosion.

Les opérations lancées en décembre 2019 ont provoqué une des pires crises humanitaires depuis le début de la guerre en Syrie en 2011. Selon l'ONU, les combats ont fait 300 morts à Idleb (civils) et près d'un million de déplacés. Les camps de réfugiés sont saturés, et des familles entières doivent affronter le froid.

>> Lire aussi : Les combats dans le nord-ouest de la Syrie ont fait 900'000 déplacés

Ankara et Moscou ne reculeront pas

Alors que le président français Emmanuel Macron et la chancelière allemande Angela Merkel ont demandé l'organisation d'un sommet sur la Syrie avec leurs homologues russe Vladimir Poutine et turc Recep Tayyip Erdogan, ce dernier a martelé mercredi que son pays ne ferait pas "le moindre pas en arrière" à Idleb et réitéré son ultimatum aux forces du régime syrien de se retirer de certaines positions d'ici fin février.

Le ministre russe des Affaires étrangères Sergeï Lavrov a pour sa part rejeté mardi les appels au cessez-le-feu, estimant que ce serait une "capitulation face aux terroristes".

afp/ani

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