Combat de dames pour la conquête de Paris, le suspense est total
Trois femmes se profilent en favorites pour conquérir la mairie de Paris les 15 et 22 mars prochains. Mais aucune d'entre elles ne semble prendre l'avantage. La bataille s'annonce très difficile.
Les 15 et 22 mars prochain, les Parisiennes et Parisiens choisiront leur maire. Une élection très observée par le président français, Emmanuel Macron, qui a fait de la capitale une priorité, mais où le combat électoral s'annonce difficile pour La République en Marche.
Une nouvelle venue, Agnès Buzyn
Depuis une semaine, Agnès Buzyn, ancienne ministre de la Santé, a repris le flambeau de la campagne pour La République en Marche, après l'abandon de Benjamin Griveaux. Un proche du président contraint de se retirer de la course à la mairie après la diffusion de vidéos privées à caractère sexuel.
Agnès Buzyn qui tente donc de détrôner la maire actuellement en fonction, Anne Hidalgo, et qui promet, en cas d'élection, une politique "bienveillante", réplique à l'autoritarisme souvent reproché à la socialiste.
Mais la tâche s’annonce rude car, en plus de la dissidence du mathématicien Cédric Villani, beaucoup lui reprochent ce virage forcé, en pleine crise du coronavirus.
Agnès Buzyn qui vient bousculer le duel féminin jusqu'ici en tête des sondages. Un duo peu épargné par les critiques.
La socialiste Anne Hidalgo est aux manettes depuis six ans
Six ans durant lesquels on l’a souvent dite à terre, source d’un « hidalgobashing » sans précédent. Principaux reproches : un ton autoritaire, des dettes et surtout des mesures sans concession pour éliminer les voitures de la ville, quand elle décide notamment de laisser aux vélos et aux piétons les Quais de la Seine.
Reste qu’à l’approche du verdict des urnes et avec une campagne très verte, elle figure en tête des sondages, même de peu.
Face à elle, une revenante ou presque, Rachida Dati
Ancienne ministre sous l’ère Sarkozy, ancienne députée européenne, gère aujourd’hui le très bourgeois 7ème arrondissement.
Mais surtout, elle ambitionne un virage à droite pour la capitale, devenue, à ses yeux, trop sale et trop peu sûre. Elle mène une campagne de proximité surtout dans les quartiers défavorisés et son retour en grâce, s’il surprend beaucoup les commentateurs, permet aux Républicains de rêver à une nouvelle énergie inespérée. Lors des élections européennes de mai 2019, dernier test des urnes en date, de nombreux Parisiens, jusque-là fidèles aux rangs républicains, avaient voté la liste En marche.
Trois femmes, trois styles et pour l’heure guère d’enthousiasme pour l’une plus que pour l’autre. Le suspense est total.
Antoine Silacci/ddup
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