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L'escalade militaire menace en Syrie après la mort de 33 soldats turcs

Des combattants syriens soutenus par la Turquie dans la région d'Idleb. [Bakr Alkasem - AFP]
"Le risque d'escalade augmente d'heure en heure en Syrie", selon l'ONU / Le Journal horaire / 34 sec. / le 28 février 2020
"A défaut d'agir rapidement, le risque d'une escalade encore plus grande augmente d'heure en heure", a mis en garde vendredi le porte-parole des Nations unies Stephane Dujarric. Il réagissait à la mort de 33 soldats turcs dans la région d'Idleb, au nord-ouest de la Syrie.

Le porte-parole de l'ONU Stephane Dujarric a appelé à un "cessez-le-feu immédiat" après la mort d'au moins 33 soldats turcs jeudi dans la province d'Idleb. Ils ont été tués dans des raids attribués par Ankara au régime syrien.

La Turquie a aussitôt riposté en bombardant des positions de Damas, faisant craindre une escalade et un nouveau désastre humanitaire.

Lors d'une conversation téléphonique avec le chef de la diplomatie turque Mevlut Cavusoglu, le secrétaire général de l'Otan Jens Stoltenberg a condamné les frappes aériennes aveugles du régime syrien et de son allié russe". Il a "exhorté toutes les parties à une désescalade de cette situation dangereuse, et à éviter que ne s'aggrave davantage la situation humanitaire épouvantable dans la région", selon un porte-parole de l'alliance, dont la Turquie est membre.

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Washington soutient Ankara

"Nous soutenons notre allié de l'Otan, la Turquie, et continuons d'appeler à un arrêt immédiat de cette offensive odieuse du régime d'Assad, de la Russie et des forces soutenues par l'Iran", a déclaré pour sa part un porte-parole du département d'Etat américain.

Outre les 33 morts, une trentaine de militaires turcs ont été blessés dans des frappes aériennes attribuées par Ankara au régime syrien, qui ont visé la province d'Idleb. Les blessés ont été rapatriés en Turquie pour être hospitalisés, a déclaré le gouverneur de la province turque de Hatay, frontalière de la Syrie.

Conseil extraordinaire et représailles

Le chef de l'Etat Recep Tayyip Erdogan a convoqué un conseil de sécurité extraordinaire à Ankara.

Signe que la situation risque d'empirer, la présidence a annoncé que l'armée turque bombardait dans la nuit de jeudi à vendredi des positions du régime de Bachar al-Assad en représailles à la mort des soldats turcs.

"Nos valeureux soldats se sont vengés", a déclaré le  directeur de la communication de la présidence turque dans un communiqué. Il a par ailleurs exhorté la communauté internationale, y compris la Russie et l'Iran, parrains de Damas, à "prendre leurs responsabilités" pour "faire cesser les crimes contre l'humanité que commet le régime".

Les lourdes pertes essuyées par Ankara jeudi interviennent après des semaines de tensions croissantes à Idleb entre les forces turques et celles du régime de Bachar al-Assad, qui se sont affrontées à plusieurs reprises.

afp/jvia

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Zone d'exclusion aérienne réclamée

La Turquie a exhorté vendredi la communauté internationale à mettre en place une zone d'exclusion aérienne dans le Nord-Ouest de la Syrie pour empêcher les avions du régime syrien et de son allié russe de mener des frappes.

"La communauté internationale doit prendre des mesures pour protéger les civils et mettre en place une zone d'exclusion aérienne" dans la région d'Idleb, a déclaré le directeur de la communication de la présidence turque Fahrettin Altun.

Les négociations ont fait chou blanc

Ces bombardements meurtriers, qui portent à au moins 53 le nombre de militaires turcs tués à Idleb en février, risquent en outre de creuser un fossé entre Ankara et Moscou, principal soutien du régime syrien. Un nouveau round de pourparlers entre Russes et Turcs visant à trouver une issue à la crise d'Idleb s'est achevé jeudi à Ankara sans annonce de résultat concluant.