Les bombardements turcs menés "par l'artillerie ou avec des drones" armés ont visé des positions du régime notamment dans le sud ou dans l'est de la province d'Idleb, a précisé l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH).
Vendredi, quatre combattants du régime ont été tués par des tirs d'artillerie turcs dans le nord-est de la province voisine d'Alep, selon l'OSDH.
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Les autorités de Damas n'ont pas commenté l'escalade avec Ankara, ni fourni de bilan. Une source militaire citée vendredi par l'agence officielle syrienne Sana a toutefois laconiquement dénoncé "l'exagération des pertes" essuyées par l'armée de Damas.
La Turquie a pour sa part confirmé avoir riposté aux raids attribués au régime syrien et qui ont tué jeudi 33 soldats turcs dans la province d'Idleb.
Semaines de tensions
"Toutes les positions connues du régime (syrien) ont été prises sous le feu de nos unités terrestres et aériennes", a affirmé le directeur de la communication de la présidence turque, Fahrettin Altun, dans un communiqué.
Les lourdes pertes essuyées par Ankara jeudi interviennent après des semaines de tensions croissantes à Idleb entre les forces turques et celles du régime de Bachar al-Assad, qui se sont affrontées à plusieurs reprises depuis le début du mois.
Ankara contredit Moscou
Par ailleurs, la Turquie a rejeté vendredi l'affirmation de Moscou selon laquelle les soldats turcs tués la veille avaient été touchés car ils se trouvaient parmi "des terroristes".
"J'aimerais souligner qu'aucun élément armé ne se trouvait au côté de nos unités au moment de cette attaque", a déclaré le ministre turc de la Défense Hulusi Akar.
L'armée russe avait affirmé que les soldats turcs pris sous le feu de l'armée syrienne se trouvaient parmi des "unités combattantes de groupes terroristes" qui étaient ciblées par les avions.
Elle a ajouté que la Turquie n'avait pas communiqué la présence de ses troupes dans la zone concernée et qu'elles "n'auraient pas dû s'y trouver. Ces déclarations ont elles aussi été démenties par le ministre turc de la Défense.
ats/gma
L'UE s'inquiète
L'Union européenne s'inquiète d'un "risque de confrontation militaire internationale majeure" en Syrie et "envisagera toutes les mesures nécessaires pour protéger ses intérêts en matière de sécurité", a annoncé vendredi le chef de sa diplomatie Josep Borrell.
"Il est urgent de mettre un terme à l'escalade actuelle. Il y a un risque de glissement vers une confrontation militaire internationale ouverte majeure", a-t-il déclaré dans un message sur son compte Twitter.
"L'UE appelle toutes les parties à une désescalade rapide et regrette toutes les pertes de vies humaines", a-t-il ajouté.