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Le président turc prie Moscou de lui laisser le champ libre en Syrie

Recep Tayyip Erdogan et Vladimir Poutine à Sochi en octobre 2019. [Kremlin/Reuters - Alexei Druzhinin]
Le président turc prie Vladimir Poutine de lui laisser le champ libre en Syrie / Le 12h30 / 1 min. / le 29 février 2020
Le ministère russe des Affaires étrangères affirme samedi que Russes et Turcs ont émis le souhait d'une "réduction des tensions" en Syrie lors de rencontres ces derniers jours. Mais le président turc demande pourtant que les Russes "s'ôtent de son chemin".

"Des deux côtés, l'accent a été mis sur la réduction des tensions sur le terrain tout en poursuivant la lutte contre les terroristes reconnus comme tels par le Conseil de sécurité des Nations unies", a indiqué la diplomatie russe dans un communiqué.

Vladimir Poutine et Recep Tayyip Erdogan se sont entretenus vendredi pour tenter de maîtriser la brusque escalade dans le nord-ouest de la Syrie, après la mort de plus de trente soldats turcs dans des frappes du régime de Damas, auquel la Russie est alliée. Les deux dirigeants pourraient se rencontrer à Moscou la semaine prochaine, selon le Kremlin.

Mais le président turc a cependant tenu des propos particulièrement fermes lors d'un discours samedi à Istanbul, affirmant qu'il avait sommé la Russie de "s'ôter de son chemin" en Syrie lors d'un entretien téléphonique vendredi avec le président russe.

>> Moscou n’a pas l’intention de laisser tomber Bachar el-Assad :

Bachar al-Assad, photographié le 10 mai 2018 à Damas. [Sana/AP/Keystone]Sana/AP/Keystone
Moscou n’a pas l’intention de laisser tomber Bachar el-Assad / Le Journal de 8h / 1 min. / le 29 février 2020

Menace d'un flux de migrants vers l'Europe

Après l'attaque de jeudi - dans laquelle la Turquie a essuyé ses plus lourdes pertes en une seule fois depuis le début de son intervention en Syrie en 2016 -  Ankara a réclamé le soutien de la communauté internationale, brandissant la menace d'un nouveau flux de migrants vers l'Europe.

Dans son discours samedi, Recep Tayyip Erdogan a réaffirmé qu'il laissera ses frontières ouvertes pour permettre aux migrants de passer. Le président turc reproche à l'Union européenne de ne pas suffisamment aider Ankara à porter le fardeau.

De fait, la police grecque s'efforçait samedi de repousser avec des grenades lacrymogènes des milliers de migrants qui tentaient de franchir la frontière depuis la Turquie, dont certains jetaient des pierres en direction des forces de l'ordre.

>> Revoir le sujet du 19h30 :

A la frontière grecque, la Turquie laisse passer les migrants et agite la menace d'une crise migratoire
A la frontière grecque, la Turquie laisse passer les migrants et agite la menace d'une crise migratoire / 19h30 / 1 min. / le 29 février 2020

A l'issue d'une réunion d'urgence samedi avec le Premier ministre Kyriakos Mitsotakis, le porte-parole du gouvernement a affirmé que la Grèce avait empêché 4000 migrants venant de Turquie d'entrer "illégalement" sur le territoire. "La Grèce a été confrontée hier (vendredi) à une tentative organisée, de masse et illégale de violation de nos frontières et l'a surmontée", a-t-il dénoncé.

Des réfugiés ont franchi la frontière entre Turquie et Grèce vendredi à Edirne. [Keystone - Tolga Bozoglu]Keystone - Tolga Bozoglu
Les forces armées grecques repoussent 4000 migrants à la frontière turque / Le 12h30 / 1 min. / le 29 février 2020

>> Lire : La Turquie n'empêchera plus les réfugiés syriens de gagner l'Europe

"Installation d'armes chimiques" détruite

La Turquie a affirmé par ailleurs samedi avoir détruit une "installation d'armes chimiques" du régime de Damas dans le nord-ouest de la Syrie, en représailles aux frappes aériennes qui ont tué plus de 30 militaires turcs jeudi.

Dans la nuit de vendredi à samedi, les forces turques ont détruit "une installation d'armes chimiques située à 13 km au sud d'Alep, ainsi qu'un grand nombre d'autres cibles du régime", a déclaré à des journalistes un haut responsable turc sous couvert d'anonymat, sans fournir d'autre détail.

L'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH) a affirmé de son côté qu'Ankara avait en fait frappé l'aéroport militaire de Kweires, à l'est d'Alep, où, selon lui, aucune arme chimique n'est entreposée.

Idleb, ultime basion rebelle et djihadiste

Le régime syrien, appuyé par Moscou, mène depuis décembre une offensive pour reprendre la province d'Idleb, ultime bastion rebelle et jihadiste. Les combats et bombardements ont provoqué une catastrophe humanitaire, faisant près d'un million de déplacés. Le conflit en Syrie a fait plus de 380'000 morts depuis 2011.

AFP/oang

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