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Irak: plan de sécurité salué... et désavoué

N.Al-Maliki (à g.) soutient le plan de G.W.Bush, le Congrès non
N.Al-Maliki (à g.) soutient le plan de G.W.Bush, le Congrès non
Nouri al-Maliki s'est félicité des premiers résultats du plan de sécurité en Irak, qui n'a pas rencontré vendredi de vives résistances à Bagdad. A Washington, les Représentants désapprouvent l'envoi de renforts en Irak.

"Les résultats du plan de sécurité au cours de ces premiers
jours ont été éclatants", a déclaré le Premier ministre irakien à
George W.Bush lors d'une vidéo-conférence dont a fait état un
communiqué gouvernemental.

Un seul attentat

Vendredi, dans la capitale irakienne, une seule attaque était
rapportée en fin de journée, un bilan inférieur aux moyennes
habituelles, en partie lié au couvre-feu hebdomadaire de jour
(11h-16h) imposé pour permettre aux sunnites et chiites de se
rendre dans les mosquées sans encombre. Ce couvre-feu interdit
toute circulation automobile et limite donc les attaques à la
voiture piégée.



Lors du seul attentat recensé, un policier a été tué et un autre
blessé, dans un quartier chiite de l'est de Bagdad par un engin
explosif déclenché au passage de leur unité, selon une source du
ministère de la Défense.

Quadrillage

Toujours à l'est du fleuve Tigre, une colonne de blindés
américains, accompagnée de forces de police irakiennes, s'est
déployée sans rencontrer de résistance près du marché de Chorja,
frappé lundi par un attentat qui avait tué au moins 79 personnes.
"Nous n'avons pas eu d'attaques d'envergure aujourd'hui, seulement
quelques tirs d'armes légères", a déclaré à l'AFP un porte-parole
de l'armée américaine, le lieutenant-colonel Scott Bleichwehl. Le
commandement militaire pour la région de Bagdad a par ailleurs
annoncé l'interpellation de "36 terroristes recherchés".



Ces opérations de quadrillage s'inscrivent dans la nouvelle
stratégie sécuritaire américaine, qui prévoit le déploiement de
21'500 soldats supplémentaires aux côtés des forces irakiennes,
d'ici au mois de mai, pour juguler la spirale de violences
confessionnelles dans laquelle le pays a sombré.

Cinglant désaveu au Congrès

L'"escalade" militaire américaine a fait vendredi l'objet d'un
vote de défiance à Washington, avec l'adoption par la Chambre des
représentants d'une résolution non contraignante "désapprouvant"
l'envoi des 21'500 militaires. Le texte a été adopté massivement
par la nouvelle majorité démocrate, avec le soutien également de 17
des 201 élus appartenant au parti républicain de G.W.Bush.



Ce texte représente le plus cinglant désaveu jamais essuyé par le
président américain sur sa conduite de la guerre. Il stipule en dix
lignes que "le Congrès désapprouve la décision du président George
W.Bush annoncée le 10 janvier 2007" d'envoyer des renforts, et que
"le Congrès et le peuple américain vont continuer à soutenir et
protéger les membres des forces armées américaines qui servent ou
ont servi courageusement et honorablement en Irak".



Le Sénat doit reprendre la discussion dès samedi avec un vote de
procédure organisé sur le même texte, avant l'ouverture sans doute
en mars de débats budgétaires qui pourraient être l'occasion pour
l'opposition au président Bush de tenter d'entraver concrètement sa
stratégie.



agences/het

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Spéculations sur Moqtada Sadr

Le président Jalal Talabani s'est félicité jeudi soir de l'ordre donné par leur hiérarchie à de "nombreux hauts dirigeants" de l'armée du Mahdi, la milice du chef chiite radical Moqtada Sadr, de quitter l'Irak.

"Moqtada Sadr tient à stabiliser la situation", a déclaré J.Talabani en expliquant qu'il s'agissait de "faciliter l'application du plan de sécurité".

Sa milice a été accusée par les Etats-Unis d'être à l'origine d'une part significative des violences confessionnelles en Irak.

En janvier, le courant avait cependant annoncé la fin de deux mois de boycottage du Parlement et son appui au nouveau plan de sécurité.

Des observateurs occidentaux se sont toutefois interrogés vendredi sur les motivations du chef chiite, qui reste silencieux, et de sa milice, évoquant la possibilité d'un simple repli tactique.

La question du budget

"Le débat important commencera quand on parlera du soutien que le Congrès accordera ou non aux militaires", a affirmé la Maison-Blanche à la suite du vote de la Chambre des représentants.

Elle faisait allusion au débat des semaines à venir, quand il s'agira de voter le budget de la "guerre contre le terrorisme", à commencer par un collectif de plus de 93 milliards de dollars pour 2007.

Le débat sur le financement de la guerre est déjà ouvert de facto. L'aile gauche du parti démocrate et le candidat à la présidentielle John Edwards, ex-sénateur, poussent le Congrès à couper les crédits de la guerre. L'état-major démocrate, de son côté, assure qu'"il n'y aura pas de suppression des fonds pour les troupes sur le terrain".