"Nous devons nous préparer pour la lutte finale, en dépassant les erreurs, les doutes et les faiblesses", a déclaré l'ancien président régional catalan sur l'esplanade du parc des expositions de cette ville française que les séparatistes considèrent comme la capitale de la "Catalogne nord".
Arrivés de la Catalogne voisine en voiture, en train ou dans des centaines de cars, ses partisans brandissaient des drapeaux indépendantistes ou des portraits de Carles Puigdemont. Selon la préfecture du département des Pyrénées-Orientales, 100'000 personnes participaient à ce meeting tandis que les organisateurs ont donné le chiffre de 150'000.
Protégé par son immunité d'eurodéputé
Destitué par le gouvernement espagnol après la tentative de sécession, Carles Puigdemont a fui en Belgique pour échapper aux poursuites de la justice espagnole qui a condamné en octobre à la prison plusieurs anciens membres de son équipe gouvernementale.
C'est la première fois que l'ex-président régional, désormais protégé par son immunité d'eurodéputé, se rend ainsi à proximité immédiate de l'Espagne depuis son départ pour Bruxelles.
Jusqu'à l'obtention récente de cette immunité, à la suite d'une longue bataille judiciaire, il ne se risquait pas à faire le voyage en France, pays dont la collaboration policière et judiciaire avec Madrid est étroite.
Avant ce meeting, Carles Puigdemont a assisté vendredi soir à Perpignan à un match de l'équipe de rugby locale, porte-drapeau de l'identité catalane, et a été reçu par le maire de Perpignan, Jean-Marc Pujol, et la présidente du département des Pyrénées-Orientales, Hermeline Malherbe.
Critiques de Manuel Valls
Des réceptions qui ont été dénoncées par l'ancien Premier ministre français Manuel Valls, candidat malheureux l'an dernier au poste de maire de Barcelone, sa ville natale.
"Des élus de tous bords vont recevoir en grande pompe à Perpignan un dirigeant politique qui a fui l'Espagne et qui est poursuivi par la justice d'un Etat de droit. Cet indépendantiste qui n'a rien d'un progressiste affirme venir en 'Catalogne-nord' et non pas en France", a-t-il dit sur Twitter, critiquant un "électoralisme à la petite semaine" et une "absence de respect du pays voisin".
afp/ther