A la frontière entre la Turquie et la Grèce, où plusieurs milliers de personnes voulant se rendre dans l'Union européenne ont afflué, la situation était tendue, avec des échauffourées entre policiers grecs tirant des grenades lacrymogènes et migrants jetant des pierres.
Selon des informations de l'Organisation internationale des migrations (OIM), environ 13'000 migrants étaient présents samedi le long des 212 kilomètres de frontière. Mais l'agence de presse AFP fait état dimanche d'au moins 2000 migrants supplémentaires arrivés depuis.
Venant d'Istanbul, les migrants, dont des Syriens, des Afghans et des Irakiens, et parmi lesquels se trouvent des femmes et des enfants, marchaient en file indienne à travers des champs en direction du poste frontalier de Pazarkule (Kastanies côté grec) où des milliers de personnes étaient déjà bloquées.
La Grèce, de son côté, a annoncé dimanche avoir bloqué l'entrée sur son territoire de près de 10'000 migrants en 24 heures en provenance de Turquie. L'agence européenne de contrôle des frontières Frontex a annoncé pour sa part avoir relevé son niveau d'alerte à "élevé" à la frontière gréco-turque.
Ursula von der Leyen "préoccupée"
En dépit des vents violents, d'autres migrants ont choisi de gagner la Grèce par les îles en mer Egée, où 180 personnes sont parvenues entre vendredi et samedi matin.
Samedi, un canot pneumatique transportant des Gambiens et des Congolais s'est échoué sur le rivage rocheux de Lesbos. Secoués par la traversée et récitant des prières, les 27 rescapés, dont une femme enceinte, ont été recueillis par des bénévoles.
Le ministre turc de l'Intérieur a affirmé que plus de 36'000 migrants étaient entrés en Europe depuis la province turque d'Edirne (nord-ouest) depuis vendredi, un chiffre invérifiable qui semble largement surévalué.
Face à ces scènes qui réveillent le souvenir des centaines de milliers de personnes qui sont arrivées en Europe par la Turquie en 2015, la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen a exprimé samedi sa "préoccupation".
Elle a indiqué que l'UE était prête à "fournir un appui supplémentaire" à la Grèce et la Bulgarie qui, voisines de la Turquie, se sont barricadées.
Lourdes pertes turques en Syrie
Jeudi, Ankara a essuyé de lourdes pertes en Syrie, avec 33 militaires tués dans des frappes aériennes attribuées au régime de Bachar al-Assad, soutenu par Moscou, dans la province d'Idleb (nord-ouest). Un autre soldat turc a été tué vendredi.
La Turquie a riposté par des bombardements d'artillerie et de drones, tuant au moins 74 soldats syriens et 14 combattants de groupes alliés à Damas depuis vendredi, selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH). Ankara a annoncé dimanche qu'une opération était en cours dans la région d'Idleb.
>> Lire : La Turquie dit avoir lancé une vaste offensive militaire à Idleb en Syrie
afp/ther