BERNIE SANDERS: LE VIEUX BRISCARD DEVENU FAVORI
Fonction: sénateur du Vermont depuis 2007, à la Chambre des représentants entre 1991 et 2007.
Age: 78 ans.
La phrase: "Depuis mon premier jour au Congrès, je me bats pour augmenter le salaire minimum. Chaque travailleur en Amérique devrait gagner au moins 15 dollars de l'heure."
Un trait saillant: en 2016, Bernie Sanders avait perdu la course à l'investiture démocrate contre Hillary Clinton, qu'il avait cependant poussée dans ses retranchements par un discours résolument ancré à gauche. Lors des primaires, il l'avait emporté dans 23 Etats.
Point fort: sénateur farouchement indépendant, socialiste revendiqué et défenseur acharné des travailleurs, Bernie Sanders a prouvé qu'une certaine gauche pouvait exister aux Etats-Unis. Capable d'enthousiasmer la jeunesse et les milieux ouvriers, il bénéficie d'une base électorale forte et dévouée.
Point faible: doyen de ces primaires, Bernie Sanders aura plus de 80 ans en cours de mandat s'il est élu. Certains affirment qu'ils refusent d'envoyer un tel papy à la Maison Blanche. Et sa santé parfois fragile n'est pas là pour rassurer: s'il paraît à nouveau rempli d'énergie, le candidat a été victime d'un accident cardiaque en octobre.
Tendance: bien parti dans les primaires, le sénateur fait toujours la course en tête et beaucoup voient en lui le seul capable de battre Donald Trump.
JOE BIDEN: L'EX-NUMERO DEUX EXPERIMENTE ET GAFFEUR
Fonction: ancien vice-président des Etats-Unis de Barack Obama (2009-2017).
Age: 77 ans.
La phrase: "Je suis le seul candidat à avoir accompli de grandes choses."
Un trait saillant: connu pour sa bonhomie, Joe Biden a néanmoins vécu une histoire familiale tragique. Juste avant Noël 1972, sa femme et sa fille de 13 mois ont été tuées dans un accident de voiture, percutées par un chauffard ivre. Ses deux fils ont été grièvement blessés. Il les a élevés seul puis s'est remarié en 1977, avant d'avoir une nouvelle fille en 1981.
Point fort: sénateur durant 36 ans et déjà candidat deux fois à l'investiture de son parti, pour les présidentielles de 1988 et 2008, Joe Biden se pose comme un homme d'expérience, le seul à même de diriger le pays. Il bénéficie aussi de ses deux mandats à la vice-présidence qui ont fait de lui, dit-il, un véritable homme d'Etat.
Point faible: se disant par erreur candidat au Sénat et non à la présidentielle, confondant l'actuel président chinois avec un prédécesseur décédé ou évoquant maladroitement Mickey dans un argument de campagne, Joe Biden multiplie les gaffes dans ses discours, à tel point que certains doutent de sa capacité à diriger un pays. Des doutes planent aussi sur la forme physique de celui qui est surnommé "Joe l'endormi" à cause de son manque d'énergie ou "Old Joe" pour son âge avancé.
Tendance: après des premières primaires délicates, Joe Biden est sorti grand vainqueur en Caroline du Sud et il s'est immédiatement posé en alternative à Bernie Sanders, mettant en doute la capacité de son rival démocrate à rassembler. Et les abandons récents de Pete Buttigieg et Amy Klobuchar renforcent encore sa position.
Frédéric Boillat
Les abandons
Depuis le début de la course à l'investiture démocrate, une dizaine de candidats ont jeté l'éponge. La dernière en date est la jeune élue du Congrès Tulsi Gabbard, qui soutiendra Joe Biden.
Avant elle, la sénatrice Elizabeth Warren, qui n'a pas remporté un seul des scrutins, a elle aussi abandonné.
Suite à son échec lors du "Super Tuesday", le milliardaire Mike Bloomberg a lui aussi annoncé qu'il se retirait de la course. "Il y a trois mois, j'ai présenté ma candidature à la présidentielle pour battre Donald Trump. Aujourd'hui, je me retire de la course pour la même raison: battre Donald Trump, car il est devenu clair à mes yeux que continuer aurait rendu plus difficile d'y parvenir", a-t-il déclaré dans un communiqué.
Plus jeune des prétendants à 38 ans, ouvertement homosexuel, Pete Buttigieg a également jeté l'éponge. Il était bien parti dans les primaires et semblait en mesure de créer la surprise. Mais il a choisi de se retirer pour "rassembler notre parti et notre pays".
La sénatrice Amy Klobuchar s'est elle aussi retirée de la course à l'investiture pour se rallier à la candidature de l'ancien vice-président Joe Biden.
Avant ces candidats, c'est le milliardaire Tom Steyer qui a quitté la course après sa 3e place en Caroline du Sud, où il avait beaucoup investi. Andrew Yang, Deval Patrick et Michael Bennet ont eux jeté l'éponge après la primaire du New Hampshire. Cory Booker, John Delaney et Marianne Williamson avaient eux abandonné après le caucus de l'Iowa.
Autres noms connus à avoir jeter l'éponge dès 2019: Kamala Harris, première femme noire à avoir été élue sénatrice de Californie, le gouverneur du Montana Steve Bullock , l'ancien représentant du Texas Beto O'Rourke, le seul candidat hispanique Julian Castro , le maire de New York Bill de Blasio, la sénatrice de New York Kirsten Gillibrand ou l'ex-sénateur de Virginie-Occidentale Richard Ojeda.