Frontex, qui a déjà annoncé avoir déployé des renforts et relevé son niveau d'alerte dans cette zone, va ainsi demander la contribution immédiate en agents et équipements à l'ensemble des pays de l'UE et des pays associés à Schengen.
La Turquie a ouvert vendredi ses frontières avec l'Europe, vers la Grèce et la Bulgarie, laissant libre passage à des milliers de réfugiés et de migrants.
Etat d'alerte "maximale"
La Grèce s'est placée dimanche en état d'alerte "maximale" pour protéger ses frontières face à l'afflux de milliers de migrants vers son territoire et a annoncé que toute nouvelle demande d'asile serait suspendue pour ceux y entreraient illégalement.
"L'augmentation du nombre d'arrivées est importante sur les îles de l'Egée (en face de la Turquie), on est passé de 200-300 en moyenne la semaine dernière à 500-800 ces derniers jours", a indiqué Manos Logothetis, responsable du service d'asile grec.
En 24 heures, "entre dimanche matin et lundi matin environ 1300 personnes au total" ont débarqué sur les îles de Lesbos, Chios, Leros, Kos et Samos, les cinq îles égéennes où se trouvent les centres d'accueil et d'enregistrement des demandeurs d'asile, a ajouté ce responsable.
Heurts dans un camp grec
Des échauffourées ont éclaté lundi sur l'île de Lesbos entre policiers et demandeurs d'asile, dont plusieurs centaines ont manifesté pour dénoncer leurs conditions de vie dans le camp sordide de Moria. "We are not prisoners" (Nous ne sommes pas de prisonniers ndrl), était inscrit sur une banderole des manifestants.
Les policiers ont tiré des gaz lacrymogènes pour les disperser et les demandeurs d'asile ont riposté en lançant des projectiles. Au moins deux migrants ont été interpellés, selon un photographe de l'afp sur place. Le camp de Moria, l'un de plus surpeuplé d'Europe, accueille plus de 19'000 demandeurs d'asile pour une capacité de seulement 2840 personnes.
Pression jugée inacceptable par Angela Merkel
Le président turc Recep Tayyip Erdogan a déclaré avoir "ouvert les portes" après la mort de dizaines de ses soldats dans des bombardements aériens du régime du président syrien Bachar al-Assad dans le nord de la Syrie.
Il fait ainsi pression sur l'UE et les membres de l'Otan afin d'obtenir leur soutien dans ses opérations militaires en Syrie. La chancelière allemande Angela Merkel a jugé lundi "inacceptable" que la Turquie fasse pression sur l'Union européenne "sur le dos des réfugiés", en ouvrant ses frontières avec la Grèce.
agences/cab