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L'épidémie de Covid-19 se rapproche des 100'000 cas dans le monde

Les principaux fabricants mondiaux de masques de protection se trouvent en Chine. [EPA/Keystone - Stringer]
Les principaux fabriquants mondiaux de masques de protection se trouvent en Chine. - [EPA/Keystone - Stringer]
Avec plus de 92'000 cas déclarés mardi en fin de journée, l'épidémie du nouveau coronavirus continue sa progression dans le monde. Fabricants et vendeurs de masques de protection peinent à suivre une demande qui explose.

Alors que plus d'une quarantaine de cas de coronavirus Covid-19 avaient été enregistrés en Suisse mardi matin, et que la première personne testée positive à Genève est sortie de l'hôpital guérie, l'épidémie continue de se propager dans le monde.

>> Lire : A Genève, le premier patient atteint de coronavirus est guéri

Selon un bilan établi par l'agence de presse AFP mardi à 18h00 (heure suisse) à partir de sources officielles, 92'722 cas ont été recensés à ce jour dans le monde, dont 3155 décès.

Les principaux pays touchés sont la Chine continentale (80'151 cas, dont 2943 décès), la Corée du Sud (5186 cas, dont 28 décès), l'Iran (2336 cas, dont 77 décès), l'Italie (2502 cas, dont 79 décès) et le Japon (268 cas, dont 12 décès, et plus de 700 cas enregistrés sur le navire Diamond Princess).

>> Lire : La méthode de recensement des cas de Covid-19 en Chine fait débat

En France, le ministère de la Santé a annoncé mardi un quatrième décès d'une personne contaminée (un homme de 92 ans dans le Morbihan), tandis que la barre des 200 cas confirmés a été dépassée.

L'Espagne, elle, a annoncé mardi un premier mort dû à l'épidémie. Il s'agit d'un homme décédé en février dont l'autopsie a révélé qu'il était porteur du virus, ont annoncé les autorités de la région de Valence.

Stocks mondiaux de masques insuffisants

Ruptures de stock ou délais d'approvisionnement allongés: les fabricants de masques de protection et leurs vendeurs peinent à suivre une demande qui explose autour de la planète.

L'Organisation mondiale de la santé (OMS) a alerté mardi sur le "rapide épuisement" des stocks d'équipements de protection pour lutter contre le coronavirus, une pénurie qui met en danger la riposte mondiale à l'épidémie. "Il y a une forte augmentation de la demande mondiale de produits allant de 5 à 60 fois, voire jusqu'à 100 fois le niveau normal, entraînée par les achats de panique, le stockage, la spéculation" indique mardi une porte-parole de l'OMS, Fadéla Chaib.

Comme la production ne suit pas le rythme, une pénurie se fait sentir. "Les stocks mondiaux d'équipements de protection individuelle (EPI) sont déjà insuffisants pour répondre aux besoins actuels de l'OMS et de ses partenaires, et les pays qui demandent du nouveau matériel sont confrontés à une attente de 4 à 6 mois pour recevoir des EPI tels que des masques chirurgicaux, des gants et des blouses", ajoute Fadéla Chaib.

La Chine principal producteur mondial

Pour ajouter aux difficultés d'approvisionnement, la Chine, épicentre de l'épidémie, est elle-même le principal producteur de masques au monde. "Environ 50% des masques chirurgicaux sont fabriqués en Chine", rappelle la porte-parole de l'OMS. Par conséquent, "l'épidémie a perturbé leurs systèmes de production et d'approvisionnement", souligne-t-elle.

Pour subvenir aux énormes besoins chinois en masques, divers industriels se sont mis sur ce créneau, dont le taïwanais Foxconn, géant de la sous-traitance électronique qui a commencé la production de masques dans son usine de Shenzhen en Chine.

Emmanuel Macron a annoncé pour sa part, dans un tweet, que l'Etat français réquisitionnait "tous les stocks et la production de masques de protection" pour les distribuer aux soignants et aux personnes atteintes du coronavirus.

Mortalité trois fois supérieure à celle de la grippe

Le taux de mortalité du nouveau coronavirus est de l'ordre de 3,4%, alors que celui de la grippe saisonnière est inférieur à 1%, mais sa propagation peut être enrayée, selon le directeur général de l'Organisation mondiale de la santé (OMS).

"Pour résumer, le Covid-19 se propage moins efficacement que la grippe, sa transmission ne semble pas être provoquée par des personnes qui ne sont pas malades, il provoque une maladie plus grave que la grippe, il n'y a pas encore de vaccins ni de traitement et il peut être contenu", a déclaré Tedros Adhanom Ghebreyesus lors d'une conférence de presse mardi à Genève.

>> Ecouter le sujet de Forum sur les personnes guéries de la maladie :

Plus de la moitié des personnes qui ont été atteintes par le Covid-19 sont guéries
Plus de la moitié des personnes qui ont été atteintes par le Covid-19 sont guéries / Forum / 3 min. / le 3 mars 2020

oang avec afp

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Les Etats-Unis ne sont plus épargnés

Aux Etats-Unis, qui étaient jusqu'ici plutôt préservés, sept nouveaux décès ont été enregistrés lundi, portant à neuf le nombre de morts sur le territoire américain. Plus de 90 malades ont été recensés, dont la moitié ont été rapatriés de l'étranger.

Plusieurs patients diagnostiqués ces derniers jours n'avaient aucun lien connu avec un foyer de l'épidémie, ce qui laisse à penser que la maladie commence à se propager sur le sol américain.

Se voulant rassurant, le vice-président Mike Pence, qui coordonne la lutte contre l'épidémie, a annoncé qu'un traitement pourrait être disponible "d'ici l'été ou le début de l'automne". Les premiers essais cliniques pour un vaccin pourraient avoir lieu "dans les six prochaines semaines", a-t-il dit.

Le pape testé négatif

Le pape François, qui a annulé ce week-end son déplacement en vue d'une retraite spirituelle hors de Rome pour un "rhume" qui le fait tousser, a été testé négatif au nouveau coronavirus tandis que le Vatican a renforcé ses dispositifs de contrôle.

Interrogées par l'AFP, des sources vaticanes ont jugé "peu probable" la publication prochaine d'un bulletin de santé du chef de l'Eglise catholique.

"Il n'y a aucune preuve qui nous amène à diagnostiquer autre chose qu'une légère indisposition", avait déclaré dimanche le porte-parole du Vatican, Matteo Bruni, en réponse aux nombreuses interrogations des médias en pleine épidémie causée par le nouveau coronavirus.