L'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) a publié un rapport sur les activités nucléaires de Téhéran, sur la base des constatations de ses inspecteurs sur place. Il indique que la quantité accumulée par Téhéran atteignait, en date du 19 février, 1510 kilos d'uranium enrichi UF6 pour une limite autorisée à 300 kilos dans l'accord de Vienne signé entre l'Iran et les grandes puissances.
L'accord international sur le nucléaire iranien (JCPOA) est menacé depuis que les Etats-Unis l'ont dénoncé unilatéralement en 2018. Téhéran, asphyxié par les sanctions, a riposté en s'affranchissant depuis mai 2019 de plusieurs de ses engagements.
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Taux d'enrichissement également trop élevé
A rebours des obligations inscrites dans ce pacte prévu pour limiter drastiquement ses activités nucléaires, l'Iran produit aussi de l'uranium enrichi à un taux de 4,5%, supérieur au seuil de 3,67% fixé par l'accord, selon le rapport. Ce taux reste cependant encore très loin du seuil requis pour la fabrication d'une bombe atomique (plus de 90%).
L'objectif de l'accord était de porter à au moins un an le temps nécessaire à l'Iran pour se doter de l'arme atomique si le pays en avait l'intention, ce qu'il a toujours nié. Les experts estiment généralement que le seuil requis pour confectionner une bombe nucléaire est de l'ordre de 1050 kilos d'uranium UF6 faiblement enrichi à moins de 5%, une quantité désormais dépassée par Téhéran.
Les étapes et la technologie nécessaires pour rendre cet uranium compatible avec la fabrication d'une bombe sont cependant encore nombreuses, de même que le temps qu'il faut pour développer des missiles capables de transporter une éventuelle bombe.
L'Iran interpellé sur son manque de coopération
Dans un document distinct du rapport, mais qui devait être publié également mardi selon l'agence Reuters qui cite des sources diplomatiques, l'AIEA a prévu d'interpeller l'Iran sur son manque général de coopération et en particulier sur son incapacité à lui donner accès à ses sites, ont déclaré des diplomates.
Confirmant indirectement cet aspect du dossier, le directeur général de l'agence onusienne a réclamé la transparence des autorités iraniennes dans une interview à l'AFP avant sa rencontre avec le président français Emmanuel Macron à Paris. "Je tire la sonnette d'alarme", a déclaré Rafael Mariano Grossi. "L'Iran doit se décider à coopérer de façon plus claire avec l'agence pour donner les clarifications nécessaires".
Désormais, l'agence internationale cherche à accéder à un ou plusieurs sites mentionnés dans l'ensemble de données décrites par Israël comme des "archives nucléaires" de l'ancien programme d'armement de l'Iran.
Agences/oang