"C'est une grande soirée!": Joe Biden, 77 ans, effectue un spectaculaire retour en force dans la course à l'investiture démocrate en remportant mardi la primaire du parti dans plusieurs Etats du Sud (Virginie, Caroline du Nord, Tennessee, Alabama, Arkansas, Oklahoma) et au Texas, poids lourd démographique pourtant promis au favori Bernie Sanders.
L'ancien bras droit de Barack Obama s'est aussi imposé au nord du pays, dans le Minnesota, le Main et le Massachusetts, fief de sa rivale progressiste Elizabeth Warren qui n'y obtient que la troisième place.
Bernie Sanders, 78 ans, a quant à lui gagné dans son fief du Vermont, dans l'Etat du Colorado ainsi que son voisin, l'Utah. Il dispose d'une marge confortable en Californie, Etat américain le plus peuplé. Mais ce résultat, encore partiel, ne suffira pas à faire de l'ombre à l'ancien vice-président.
Le sénateur bénéficie particulièrement du soutien des électeurs de moins de 30 ans et des milieux urbains, alors que Joe Biden se distingue auprès des plus de 45 ans, des modérés et conservateurs ainsi que des Afro-Américains, qui représentent entre 30 et 50% de l'électorat démocrate.
>> L'analyse de Jérôme Gygax, historien spécialiste des Etats-Unis : "Joe Biden, c'est la restauration. C'est le retour aux années Obama"
A ce stade des primaires démocrates, qui ont débuté en février et se termineront en juin, Joe Biden obtient 453 délégués, contre 382 pour Bernie Sanders, 50 pour Elizabeth Warren, 44 pour Michael Bloomberg et 1 pour Tulsi Gabbard.
Michael Bloomberg hors course
Michael Bloomberg a annoncé qu'il va réévaluer l'avenir de sa campagne pour l'élection présidentielle, après des projections de résultats décevantes sauf dans les Samoa américaines, dont il remporte le caucus.
L'ancien maire de New York avait choisi de faire l'impasse sur les quatre premières étapes des primaires démocrates, pour soumettre pour la première fois mardi son nom au suffrage des électeurs démocrates et indépendants.
La neuvième fortune mondiale (en 2019 selon Forbes) a investi plus de 500 millions de dollars dans sa campagne, notamment dans la diffusion de publicités télévisées.
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afp/yor/ani
Le "Super Tuesday", étape déterminante de la primaire
Depuis la pointe nord-est des Etats-Unis jusqu'au milieu du Pacifique, les primaires organisées mardi couvrent un immense territoire: 14 Etats, ainsi que les îles Samoa américaines et les démocrates vivant à l'étranger.
La Californie, Etat farouchement progressiste aux 40 millions d'habitants, pèse de façon décisive, tout comme le Texas et ses 30 millions d'habitants. En tout, plus d'un tiers des délégués sont distribués d'un coup, ce qui fait de cette journée un moment-clé.
Pour décrocher l'investiture démocrate, un candidat doit afficher une majorité absolue (1991) des délégués, assignés proportionnellement aux scores engrangés dans chaque primaire. Celui qui affrontera Donald Trump à l'élection présidentielle du 3 novembre prochain sera investi lors de la Convention du parti à Milwaukee (Wisconsin), en juillet.
>> Les primaires démocrates en quatre minutes:
C'est demain le #caucus de l'Iowa ! Caucus ?? Caucus ?!? Qu’est-c’e que c’est vraiment ?@gkuehn, notre correspondant à Washington, nous explique tout sur les #primaires américaines. #USA
pic.twitter.com/r3VIzuzidL
— RTSinfo (@RTSinfo) February 2, 2020
Donald Trump ironise sur les "perdants"
Comme à son habitude, le président Trump a commenté les résultats de ses adversaires démocrates sur Twitter, plus particulièrement ceux des deux perdants du "Super Tuesday", Elizabeth Warren et Michael Bloomberg.
"Elizabeth "Pocahontas" Warren n'a même pas réussi à remporter son Etat, le Massachusetts. Eh bien, maintenant elle peut s'asseoir et boire une bonne bière fraîche!", résume-t-il. Un tweet auquel a répondu Joe Biden par "Vous avez perdu ce soir. Les démocrates du pays sont enflammés. Nous sommes des gens décents, courageux et résilients. Nous sommes meilleurs que toi. Venez en novembre, nous allons vous battre."
You lost tonight, @realDonaldTrump. Democrats around the country are fired up. We are decent, brave, and resilient people. We are better than you. Come November, we are going to beat you. https://t.co/gjZcrcCDlX
— Joe Biden (Text Join to 30330) (@JoeBiden) March 4, 2020
Donald Trump a réservé le même sort à Michael Bloomberg, qui s’était payé d’immenses panneaux publicitaires pour attaquer le président. "700 millions dilapidés et il n'a rien gagné, si ce n'est un surnom, Mini Mike, et une réputation détruite", tweete le républicain.
The biggest loser tonight, by far, is Mini Mike Bloomberg. His “political” consultants took him for a ride. $700 million washed down the drain, and he got nothing for it but the nickname Mini Mike, and the complete destruction of his reputation. Way to go Mike!
— Donald J. Trump (@realDonaldTrump) March 4, 2020