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La CPI autorise une enquête pour crimes de guerre en Afghanistan

Un soldat américain du troisième régiment de cavalerie attend un hélicoptère dans la province afghane de Paktia, le 21 décembre 2014.
La CPI autorise une enquête pour crimes de guerre en Afghanistan / Le 12h30 / 10 sec. / le 5 mars 2020
La Cour pénale internationale (CPI) a autorisé jeudi en appel l'ouverture d'une enquête pour crimes de guerre et crimes contre l'humanité en Afghanistan, à laquelle l'administration du président américain Donald Trump s'est farouchement opposée.

L'enquête souhaitée par la procureure de la Cour, Fatou Bensouda, vise entre autres des exactions qui auraient été commises par des soldats américains et des actes de torture présumés de la CIA dans le pays où les Etats-Unis mènent depuis 2001 la plus longue guerre de leur histoire.

Un pas vers la paix a récemment été fait avec la signature le 29 février entre Washington et les talibans afghans d'un accord historique ouvrant la voie à un retrait total des troupes américaines d'Afghanistan.

L'an dernier seulement, près de 3500 civils ont été tués et 7000 autres blessés à cause de la guerre dans ce pays, selon les Nations unies.

Des conditions réunies pour une enquête

"La procureure est autorisée à commencer une enquête sur des crimes présumés commis sur le territoire de l'Afghanistan depuis la période du 1er mai 2003", a déclaré le juge Piotr Hofmanski, annulant une décision en première instance de la CPI, fondée en 2002 pour juger des pires atrocités commises dans le monde.

"Compte tenu de l'étendue des informations présentées par la procureure, la Chambre d'appel considère que les conditions sont réunies pour autoriser l'enquête", a-t-il ajouté.

Des représailles américaines à craindre

Fatou Bensouda souhaite examiner non seulement des crimes présumés commis par des soldats talibans et afghans, mais aussi par les forces internationales, notamment les troupes américaines. Des allégations de tortures ont également été formulées à l'encontre de la CIA.

La CPI, basée à La Haye, avait estimé en avril 2019 en première instance que l'ouverture d'une enquête sur de tels crimes en Afghanistan "ne servirait pas les intérêts de la justice".

Cette décision était intervenue une semaine seulement après la révocation du visa de la procureure de la Cour Fatou Bensouda par Washington qui avait aussitôt salué une "grande victoire".

Les Etats-Unis, qui ne sont pas membres de la Cour, avaient annoncé durant le mois de mars de l'an dernier des sanctions sans précédent à l'encontre de la juridiction internationale, avec des restrictions de visa contre toute personne "directement responsable" d'une éventuelle enquête "contre des militaires américains".

afp/ther

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