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L'Allemande Naomi Seibt, alter-ego climatosceptique de Greta Thunberg

L’Allemande Naomi Seibt, égérie des climato-sceptiques, vient faire de l’ombre à Greta Thunberg
L’Allemande Naomi Seibt, égérie des climato-sceptiques, vient faire de l’ombre à Greta Thunberg / Forum / 3 min. / le 5 mars 2020
Les jeunes se donnent rendez-vous vendredi à Bruxelles à l'occasion d'une nouvelle marche pour le climat, en compagnie de Greta Thunberg. Mais leur égérie doit désormais faire face à celle des climatosceptiques, Naomi Seibt.

Un peu plus d'un an après la première marche, le 27 janvier 2019, la capitale européenne sera à nouveau l'occasion pour les défenseurs de la cause climatique de crier leur mécontentement et appeler le monde à passer à l'action. La jeune militante suédoise devrait prendre la tête du cortège.

>> Lire : Plus de 70'000 personnes défilent à Bruxelles pour le climat

Mais Greta Thunberg et ses opinions sont contrées depuis quelques jours par une nouvelle adversaire mise en avant par les climatosceptiques. Ils ont trouvé eux aussi une adolescente au visage enfantin, encadré de longs cheveux blonds. Mais derrière l'air angélique de Naomi Seibt se cache une jeune fille très virulente envers les écologistes. Elle assure, sur sa chaîne YouTube, que le monde ne s'arrêtera pas à cause du changement climatique.

L'incarnation de l'anti-Greta Thunberg

La jeune Allemande de 19 ans, originaire de Münster, se présente comme "climatoréaliste" et considère que les scientifiques manipulent l'opinion et surestiment l'impact de l'être humain sur le réchauffement. Il n'en fallait pas plus pour qu'elle ne devienne en quelques jours l'incarnation de l'anti-Greta Thunberg.

Naomi Seibt enchaîne les vidéos sur internet en utilisant la même rhétorique que la jeune militante suédoise de 17 ans, mais c'est pour mieux déconstruire son discours.

A l'exemple de ce qui s'est passé mercredi à Bruxelles. "Je veux que vous paniquiez... Je veux que vous ressentiez la peur que je ressens au quotidien", a lancé Greta Thunberg aux députés européens. Peu après, Naomi Seibt lui répondait sur YouTube: "Je ne veux pas que vous paniquiez… Je veux que vous réfléchissiez".

De la même manière, quand la Suédoise lance un "notre maison brûle", l'Allemande répond: "Si ça brûle, ce n’est pas vraiment notre faute".

Une "marionnette" de la Maison Blanche?

La seconde oppose ainsi une pseudo-rationalité à la passion de la première. Mais cette méthode soulève des interrogations et certains se demandent même si cette jeune Allemande ne serait pas une "marionnette" téléguidée depuis la Maison Blanche.

Quoi qu'il en soit, son apparition ces derniers jours n'est pas due au hasard: Naomi Seibt a été recrutée pour devenir l'égérie de la nouvelle campagne de l'institut américain Heartland, un groupe de réflexion climatosceptique, ultraconservateur, proche du président américain Donald Trump. Il est connu notamment pour ses campagnes de lobbying qui minimisaient les dangers du tabac dans les années 1990.

La jeune femme se défend bien sûr de toute manipulation. Et à ceux qui la disent instrumentalisée, elle répond avec humour dans une vidéo: "Comment osez-vous?", en référence au célèbre discours de Greta Thunberg devant l'ONU.

Positions très conservatrices

Naomi Seibt assure que c'est la liberté d'expression qui l'anime avant tout et qui la pousse du reste à s'exprimer sur d'autres sujets que le climat - avec des positions très radicales.

Elle développe des thèses très conservatrices sur l'immigration, le féminisme ou le droit à l'avortement. Comme sa mère, elle est proche du parti d'extrême droite Alternative pour l'Allemagne (AfD) et ne s'en cache pas.

Bataille idéologique auprès des jeunes

YouTube est devenu pour elle la plateforme idéale pour partager ses idées, avec 70'000 personnes la suivent quotidiennement. On est loin des 8 millions d'abonnés de Greta Thunberg sur les réseaux sociaux, mais cn s'engageant sur l'écologie Naomi Seibt gagne en notoriété auprès des jeunes. C'est exactement ce qu'elle recherche et la bataille idéologique pour récupérer la jeune génération a bel et bien commencé.

Zoé Decker/oang

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