La frontière terrestre entre les deux pays a basculé dans la crise depuis que la Turquie a annoncé le 28 février dernier qu'elle ne retiendrait plus les réfugiés syriens sur son territoire, se désengageant d'un accord conclu en 2016 avec l'Union européenne.
Plusieurs milliers de migrants ont tenté depuis de passer en Grèce.
Canons à eau contre gaz lacrymogènes
Les forces grecques ont fait usage vendredi matin d'un canon à eau pour repousser une foule se rassemblant à la frontière. L'intervention a été suivie par des tirs de gaz lacrymogènes en provenance du côté turc.
Un responsable gouvernemental grec a affirmé que ces tirs de la police turque visaient à aider les migrants à franchir la ligne de démarcation, ajoutant que ces opérations étaient "coordonnées au moyen de drones".
La Grèce, qui estime que ces tensions frontalières constituent une menace contre sa sécurité nationale, et l'Union européenne, qui redoute de revivre la crise migratoire de 2015, accusent la Turquie d'avoir délibérément favorisé ce nouvel afflux de réfugiés pour faire pression sur Bruxelles.
Guerre des chiffres
Au-delà des affrontements à la frontière, c'est aussi une guerre des chiffres qui fait rage entre la Turquie et la Grèce. Depuis six jours, les deux Etats se font face sur les réseaux sociaux, par presse interposée mais aussi dans des déclarations officielles.
Pour les Turcs, ce sont 380'000 réfugiés qui ont franchi la frontière alors que côté grec, on divise ce nombre par vingt.
Au milieu de cette bataille de l'instrumentalisation, un nombre conséquent de migrants continuent à être coincés entre deux barrages de gaz lacrymogènes, sans aucun avenir devant eux.
agences/ther