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Nouveaux heurts entre policiers et migrants à la frontière gréco-turque

La Turquie veut faire pression sur l'Europe en poussant vers elle des dizaines de milliers de migrants.
La Turquie veut faire pression sur l'Europe en poussant vers elle des dizaines de milliers de migrants. / 19h30 / 1 min. / le 6 mars 2020
De nouvelles tensions ont éclaté vendredi matin à la frontière entre la Grèce et la Turquie où des gaz lacrymogènes ont été tirés du côté turc en direction de gardes-frontière grecs mobilisés pour repousser des migrants.

La frontière terrestre entre les deux pays a basculé dans la crise depuis que la Turquie a annoncé le 28 février dernier qu'elle ne retiendrait plus les réfugiés syriens sur son territoire, se désengageant d'un accord conclu en 2016 avec l'Union européenne.

Plusieurs milliers de migrants ont tenté depuis de passer en Grèce.

Canons à eau contre gaz lacrymogènes

Les forces grecques ont fait usage vendredi matin d'un canon à eau pour repousser une foule se rassemblant à la frontière. L'intervention a été suivie par des tirs de gaz lacrymogènes en provenance du côté turc.

Un responsable gouvernemental grec a affirmé que ces tirs de la police turque visaient à aider les migrants à franchir la ligne de démarcation, ajoutant que ces opérations étaient "coordonnées au moyen de drones".

La Grèce, qui estime que ces tensions frontalières constituent une menace contre sa sécurité nationale, et l'Union européenne, qui redoute de revivre la crise migratoire de 2015, accusent la Turquie d'avoir délibérément favorisé ce nouvel afflux de réfugiés pour faire pression sur Bruxelles.

>> Le récit d'Abraham Zisyadis dans le 19h30 :

Avram Zisyadis sur la situation à la frontière turco-grecque.
Avram Zisyadis sur la situation à la frontière turco-grecque. / 19h30 / 1 min. / le 6 mars 2020

Guerre des chiffres

Au-delà des affrontements à la frontière, c'est aussi une guerre des chiffres qui fait rage entre la Turquie et la Grèce. Depuis six jours, les deux Etats se font face sur les réseaux sociaux, par presse interposée mais aussi dans des déclarations officielles.

Pour les Turcs, ce sont 380'000 réfugiés qui ont franchi la frontière alors que côté grec, on divise ce nombre par vingt.

Au milieu de cette bataille de l'instrumentalisation, un nombre conséquent de migrants continuent à être coincés entre deux barrages de gaz lacrymogènes, sans aucun avenir devant eux.

>> Réécouter le reportage d'Angélique Kourounis dans le 12h30 :

Des migrants tentent de se réchauffer dans une maison abandonnée près de la frontière gréco-turque. [AP Photo/Keystone - Emrah Gurel]AP Photo/Keystone - Emrah Gurel
À la frontière gréco-turque, l'instrumentalisation des réfugiés ne fait que commencer / Le 12h30 / 1 min. / le 6 mars 2020

agences/ther

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