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L'Etat islamique revendique une attaque meurtrière à Kaboul

Un attentat a fait au moins 29 personnes dans la capitale afghane Kaboul. [Keystone/AP - Tamana Sarwary]
L'Etat islamique revendique une attaque meurtrière à Kaboul / Le Journal horaire / 23 sec. / le 6 mars 2020
Le groupe djihadiste Etat islamique (EI) a revendiqué vendredi une attaque contre un rassemblement politique ayant tué au moins 29 personnes dans la capitale afghane Kaboul, le premier depuis l'accord conclu entre les talibans et les Etats-Unis.

Deux djihadistes "ont visé un rassemblement d'apostats dans la ville de Kaboul avec des armes automatiques, des grenades et des lance-roquettes", a indiqué l'EI via l'application Telegram.

"Vingt-neuf personnes, dont des femmes, ont été tuées et 61 blessées", avait déclaré plus tôt Nasrat Rahimi, le porte-parole du ministère de l'Intérieur. Wahidullah Mayar, porte-parole du ministère de la Santé, a quant à lui fait état de "32 morts, dont cinq femmes, et 58 blessés".

Les talibans ont nié toute responsabilité dans cette attaque qui souligne le niveau d'insécurité auquel l'Afghanistan est confronté, alors que les Etats-Unis se sont engagés le 29 février au Qatar à ce que toutes les forces étrangères se retirent du pays sous 14 mois, en échange de garanties des talibans.

Assaillants abattus

De nombreux membres de l'élite politique afghane étaient présents, dont le chef de l'exécutif afghan Abdullah Abdullah, qui dit avoir remporté la présidentielle de septembre même si les résultats officiels le donnent perdant.

"Tous les responsables de haut niveau ont été évacués des lieux en toute sécurité", a commenté Nasrat Rahimi. Les deux assaillants, qui avaient ouvert le feu depuis un chantier proche de l'évènement, ont été abattus, a-t-il ajouté.

Le président Ashraf Ghani a dénoncé "un crime contre l'humanité", dans un communiqué.

Accord historique

Cet incident survient moins d'une semaine après la signature, le 29 février, de l'accord de Doha. Une trêve partielle instaurée à la demande de Washington le 22 février avait été levée lundi par les talibans. Ceux-ci ont depuis lors multiplié les attaques contre les forces de sécurité afghanes, soulignant la difficulté d'un dialogue entre les insurgés et le gouvernement de Kaboul, autre condition de l'accord de Doha.

Parmi les dispositions sécuritaires que les talibans se sont engagés à respecter figure aussi l'assurance qu'ils ne prêteront pas assistance à des groupes extrémistes et qu'ils les empêcheront de se servir de l'Afghanistan comme d'une base pour menacer la sécurité des Etats-Unis ou de leurs alliés.

Le groupe Etat islamique, présent en Afghanistan depuis 2015, a multiplié les attaques contre la communauté chiite dans le pays. Ces derniers mois, il a été fragilisé par des frappes aériennes américaines et de multiples offensives des forces gouvernementales ainsi que des talibans.

afp/gma

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