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Le président Erdogan veut empêcher la migration par la mer, "trop risquée"

Des dizaines de milliers de migrants au coeur des tensions à la frontière gréco-turque.
Des dizaines de milliers de migrants au coeur des tensions à la frontière gréco-turque. / 12h45 / 1 min. / le 7 mars 2020
Le président turc Recep Tayyip Erdogan a donné l'ordre aux garde-côtes d'empêcher les migrants de traverser la mer Egée, a annoncé le service des garde-côtes sur Twitter. Les "risques" encourus par les migrants sont évoqués.

"Sur ordre du président, aucune autorisation ne sera donnée aux migrants de traverser la mer Egée en raison des dangers que cela comporte", a tweeté ce service.

"L'approche consistant à ne pas intervenir pour empêcher les migrants de quitter la Turquie reste valable, sauf pour ce qui concerne les départs par la mer, en raison des dangers", a-t-il ajouté.

Le service des garde-côtes a déclaré avoir sauvé jeudi 97 migrants en danger, accusant les Grecs d'avoir "dégonflé leurs trois bateaux et les avoir laissé dériver, à moitié en train de couler".

Accusations réciproques

Ankara et Athènes échangent continuellement des accusations concernant les migrants, les Turcs parlant de la brutalité des Grecs à l'encontre des migrants, les Grecs accusant la Turquie de les pousser et même de les aider à l'émigration vers la Grèce.

Des milliers de migrants tentent de passer la frontière terrestre entre la Turquie et la Grèce depuis que le président turc a annoncé le 29 février qu'il cessait de respecter l'accord de 2016 qui prévoyait que les migrants restent en Turquie, en échange d'une aide financière européenne à la Turquie.

Officiellement, Ankara proteste contre l'insuffisance de cette aide pour faire face au coût des quatre millions de migrants et de réfugiés, principalement Syriens, qu'elle accueille depuis des années.

"Chantage politique"

Ce coût a encore augmenté avec l'offensive du régime syrien depuis décembre contre la province d'Idleb, dernier bastion rebelle en Syrie, qui a provoqué une catastrophe humanitaire, avec près d'un million de personnes déplacées.

Les Européens, qui avaient proposé un milliard d'euros supplémentaire d'aide qu'Ankara a refusé, y voient un chantage politique pour obtenir un soutien occidental aux opérations turques en Syrie.

>> Les précisions d'Antoine Silacci dans le 12h45 :

Antoine Silacci "Les Européens font bloc. Contrairement à 2015, aujourd'hui c'est la ligne dure qui est préconisée."
Antoine Silacci "Les Européens font bloc. Contrairement à 2015, aujourd'hui c'est la ligne dure qui est préconisée." / 12h45 / 1 min. / le 7 mars 2020

afp/kkub

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