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Poutine promeut son ministre de la Défense

Des relents de guerre froide pour Vladimir Poutine
Le président russe remanie ses ministères
Le ministre russe de la Défense Sergueï Ivanov, un des dauphins potentiels de Vladimir Poutine, a été promu jeudi au rang du premier vice-Premier ministre. A un an de la présidentielle, les spéculations sur les prétendants au Kremlin sont lancées.

"Le statut (de M. Ivanov) est élevé au niveau de premier adjoint
du Premier ministre", a déclaré le président Vladimir Poutine lors
d'une réunion du Conseil des ministres retransmise à la télévision.
M. Ivanov a été remplacé à la Défense par le chef du Service
fédéral des Impôts Anatoli Serdioukov.

Ivanov prend du galon

Le président a souligné vouloir "élargir les sphères de
responsabilité de Sergueï Ivanov" qui sera désormais chargé, outre
le complexe militaro-industriel dont il s'occupait déjà, de la
coordination de certains secteurs de l'économie civile.



Avec ces nouvelles fonctions, M. Ivanov, 54 ans, considéré comme
un successeur potentiel de M. Poutine à la présidentielle de 2008
avec Dmitri Medvedev, qui a également le rang de premier
vice-Premier ministre, semble clairement prendre du galon dans la
course au Kremlin.

Medvedev en embuscade

"Il s'agit d'une promotion pour Ivanov sans aucun doute. Le
ministère de la Défense était pour lui un fardeau gigantesque",
estime le politologue Stanislav Belkovski, président de l'Institut
de la stratégie nationale. "L'armée a beaucoup de problèmes qu'il
n'a pas réussi à résoudre. Pour poursuivre une carrière politique,
le ministère de la Défense est plutôt un inconvénient qu'un
avantage", ajoute l'expert.



Pour le politologue pro-Kremlin Sergueï Markov, "deux candidats
arrivent dans la dernière ligne droite : Ivanov et Medvedev", ce
dernier étant chargé des "projets nationaux" (logement, santé...)
et ayant la main sur le géant gazier russe Gazprom. Le président
"n'a pas pris de décision sur un successeur", souligne-t-il
toutefois.



Lors de sa grande conférence de presse annuelle le 1er février, M.
Poutine a assuré qu'il n'y aurait "pas de successeur mais des
candidats au poste de président" dont l'un serait choisi par le
peuple au terme d'une campagne "démocratique".

Une lutte entre "élus"

Cette déclaration de Poutine et le remaniement ministériel
"signifient qu'il y aura de la concurrence avant l'élection mais
dans un segment très étroit, ce sera une lutte entre les « élus »",
pense Andreï Riabov, rédacteur en chef de la revue "Economie
mondiale et relations internationales" de l'Académie des
sciences.



afp/ant

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Ivanov recevrait 23% des suffrages

Selon un dernier sondage du centre d'opinion indépendant Levada réalisé en décembre, 38% des Russes sont prêts à voter pour M. Medvedev et 23% pour M. Ivanov.

Fidèle de M. Poutine issu comme lui des rangs du KGB, M. Ivanov avait déjà été promu vice-Premier ministre tout en gardant son portefeuille de la Défense, le 14 novembre 2005.

En 1999, il a été nommé chef du Conseil de sécurité russe sous la présidence de Boris Eltsine et était depuis mars 2001 ministre de la Défense.

Manoeuvres en Tchétchénie

Poutine a effectué d'autres grandes manœuvres jeudi, nommant Ramzan Kadyrov président tchétchène par intérim. Il occupait jusque-là le poste de 1er ministre et dirigeait déjà de facto la Tchétchénie avec le soutien de Moscou.

Le président russe a démis de ses fonctions le président Alou Alkhanov et l'a nommé vice-ministre de la Justice de la Fédération de Russie. Ce départ ouvrirait la voie à de nouvelles élections dans cette république caucasienne, ravagée par deux guerres depuis 1994.

R.Kadyrov, 30 ans, est le fils de l'ex-président tchétchène pro-russe Akhmad Kadyrov, tué dans un attentat en 2004.