Le gouvernement allemand, qui a fait cette annonce lundi matin, souligne qu'il s'agit là d'une mesure de soutien "humanitaire". Les noms des pays européens impliqués n'ont pas été précisés.
"Nous voulons soutenir la Grèce à faire face à la situation humanitaire difficile de 1000 à 1500 enfants se trouvant sur les îles" du pays, ont ajouté les partis de la coalition gouvernementale de la chancelière Angela Merkel, conservateurs et sociaux-démocrates, à l'issue d'une réunion de plusieurs heures ayant commencé dimanche soir.
Enfants les plus fragilisés
"Il s'agit d'enfants qui, en raison d'une maladie, ont urgemment besoin de soins, ou d'enfants non accompagnés et âgés de moins de 14 ans, pour la plupart des filles", ont-ils souligné.
Des dizaines de milliers de migrants tentent de passer la frontière entre la Turquie et la Grèce depuis que le président turc a annoncé le 29 février qu'il cessait de respecter un accord de mars 2016 avec l'Union européenne. Celui-ci prévoyait que les migrants fuyant la guerre en Syrie restent en Turquie, en échange d'une aide financière européenne de plusieurs milliards de francs à Ankara.
Mais la Turquie estime que l'aide obtenue jusqu'ici est insuffisante pour faire face au coût des quatre millions de migrants et de réfugiés, principalement Syriens, qu'elle accueille depuis des années.
Recep Tayyip Erdogan attendu à Bruxelles
"Je vais avoir une rencontre avec des responsables de l'Union européenne demain en Belgique", a déclaré le président turc dimanche lors d'un discours à Istanbul retransmis à la télévision. Il a ajouté espérer "revenir de Belgique avec des résultats différents".
L'information a été confirmée par les instances européennes, qui précisent que le président du Conseil européen Charles Michel et la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen recevront Recep Tayyip Erdogan à 18h00 (heure suisse).
Ils discuteront notamment "des problèmes de migrations, de sécurité, de la stabilité dans la région et de la crise en Syrie", a annoncé sur Twitter le porte-parole de Charles Michel.
Espoir d'un soutien de l'UE sur la Syrie
La Turquie souhaite aussi obtenir le soutien de l'UE à ses opérations militaires dans le nord de la Syrie. L'offensive du régime de Damas, appuyée par Moscou, contre la province d'Idleb (nord-ouest), dernier bastion rebelle en Syrie, a provoqué une catastrophe humanitaire, avec près d'un million de personnes déplacées. Ankara redoute qu'elles affluent vers son territoire.
Vendredi, le président turc a relâché un peu la pression migratoire sur l'UE en donnant l'ordre aux garde-côtes d'empêcher les migrants de traverser la mer Egée, autre voie de passage vers la Grèce.
>> Lire : Le président Erdogan veut empêcher la migration par la mer, "trop risquée"
afp/oang
Réactions mitigées en Allemagne
L'annonce du projet d'accueil d'enfants migrants sur une base volontaire au sein de l'UE a suscité un accueil mitigé en Allemagne.
Une partie des sympathisants du parti d'Angela Merkel rappellent que le "C" de CDU évoque les valeurs chrétiennes du parti. Mais l'aile droite de la CDU redoute la poussée de l'extrême droite.
Les partis de gauche, eux, font pression depuis des jours sur le gouvernement après la diffusion d'images montrant des enfants dormant dans le froid. Les Verts appellent eux aussi à un geste humanitaire.