Désigné officiellement vainqueur de l'élection présidentielle de septembre 2019, Ashraf Ghani a été investi pour un second mandat à la tête de l'Afghanistan.
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"Je jure au nom de Dieu d'obéir et de protéger la sainte religion de l'Islam, de respecter et de superviser l'application de la constitution", a déclaré le chef de l'Etat, un long turban sur le chef, lors d'une cérémonie qui s'est déroulée devant un parterre de diplomates.
Mais au même moment, le chef du précédent gouvernement d'union nationale, vêtu d'un costume sombre, a tenu sa propre cérémonie d'investiture dans une autre aile du palais présidentiel devant quelques centaines de partisans. Abdullah Abdullah a juré de "préserver l'indépendance, la souveraineté nationale, l'intégrité territoriale et les intérêts du peuple afghan".
Crise institutionnelle
Des discussions de dernière minute visant à trouver un compromis entre les deux camps avaient duré jusqu'à tard dans la nuit de dimanche à lundi mais n'avaient pas abouti.
La situation plonge à nouveau le pays dans une crise institutionnelle, alors que d'importantes négociations avec les talibans doivent bientôt démarrer. Le moment ne pourrait être plus mal choisi car un dialogue inter-afghan doit réunir mardi les talibans, les autorités, l'opposition et la société civile, pour tenter de trouver un terrain d'entente sur l'avenir du pays. La division au sein de l'exécutif ne peut qu'affaiblir Kaboul et renforcer les positions des insurgés.
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Le scénario rappelle les pires moments du scrutin de 2014, que les deux mêmes protagonistes affirmaient également avoir remporté. La crise constitutionnelle avait alors duré trois mois et n'avait été solutionnée que grâce à une médiation des Etats-Unis.
Attentat revendiqué par l'EI
Deux explosions ont retenti dans Kaboul pendant les cérémonies d'investiture concurrentes. "Je n'ai pas de gilet pare-balles, juste ma chemise. Je resterai même si je dois me sacrifier", a lancé Ashraf Ghani, qui n'a pas quitté l'estrade sur laquelle il discourait alors que des alarmes retentissaient au sein du palais présidentiel.
Le groupe djihadiste Etat islamique a revendiqué un peu plus tard une attaque menée près du palais présidentiel, affirmant avoir visé la cérémonie d'investiture d'Ashraf Ghani.
"Les soldats du califat ont pris pour cible la cérémonie d'inauguration du tyran Ashraf Ghani près du siège présidentiel", ont indiqué les djihadistes, ajoutant avoir tiré dix roquettes.
afp/oang