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Hôpitaux en détresse et désordre sur les routes au 1er jour de quarantaine en Italie

chez notre voisin italien, ce sont 15 millions de personnes qui  vivent désormais dans une quarantaine partielle, en raison de l'epidemie de coronavirus. une situation sans precedent depuis la seconde guerre mondiale, et qui illustre l'ampleur de la crise sanitaire.
En Italie, une situation sans précédent depuis la Seconde Guerre mondiale / 19h30 / 1 min. / le 9 mars 2020
Se déplacer en Italie, frappée de plein fouet par le nouveau coronavirus, est devenu un casse-tête, surtout dans le nord placé sous quarantaine où les contrôles se multiplient et de nombreux vols sont annulés. Le dispositif sanitaire, lui, est submergé par l'afflux de patients.

Le gouvernement a pris dimanche des mesures draconiennes pour endiguer l'épidémie, l'Italie étant désormais le 2e pays le plus touché derrière la Chine avec 7375 cas dont 366 morts.

>> Lire aussi : L'Italie met 15 millions d'habitants en quarantaine dans le nord du pays

Les entrées et sorties d'une vaste zone septentrionale qui va de Milan, la capitale économique, à Venise, un haut lieu du tourisme mondial, sont désormais étroitement limitées, selon le décret gouvernemental.

La compagnie nationale aérienne Alitalia a ainsi décidé de suspendre à partir de ce lundi les vols de tous ses avions au départ et à l'arrivée de Malpensa, le principal aéroport de Milan.

Nombre de vols très réduit

L'autre aéroport milanais, Linate, reste ouvert mais avec un nombre de vols en très forte baisse et uniquement sur des liaisons intérieures. Les deux aéroports milanais restent cependant ouverts aux activités des autres compagnies aériennes, précise Malpensa sur son site internet.

Dans la capitale italienne, les deux aéroports - Fiumicino et Ciampino - ont instauré des mesures préventives pour les passagers en partance, jusqu'ici réservées aux arrivées : la température de tous les voyageurs à destination d'un pays hors de l'espace Schengen est contrôlée avec des scanners thermiques.

Patrouilles sur les routes

Pour faire respecter la quarantaine qui frappe le nord de l'Italie, le ministère de l'Intérieur a prévu toute une série de mesures, notamment des patrouilles sur les principaux axes routiers pour contrôler si les personnes qui en sortent ou y entrent en ont bien le droit.

Ainsi, entre la Lombardie, la région du nord sous quarantaine incluant Milan, et la région voisine du Trentin-Haut Adige (frontalière de l'Autriche), des carabiniers vérifient si les personnes ont le droit de se déplacer, notamment en présentant une "déclaration sur l'honneur" qu'ils travaillent bien dans l'une ou l'autre des deux régions, condition suffisante pour se déplacer.

Des militaires et des policiers contrôlaient également la gare centrale de Milan pour assurer le respect des consignes.

Après un flottement entre l'annonce du gouvernement italien et une décision du Conseil fédéral, les frontaliers italiens ont finalement été autorisés à se rendre en Suisse pour travailler.

>> Le reportage du 19h30 :

Après un certain flottement, les frontaliers italiens ont finalement été autorisés à se rendre en Suisse pour travailler.
Après un certain flottement, les frontaliers italiens ont finalement été autorisés à se rendre en Suisse pour travailler. / 19h30 / 2 min. / le 9 mars 2020

Qui soigner, le dilemne du corps médical

Côté sanitaire, les établissements hospitaliers sont débordés. Anesthésiste-réanimateur en Lombardie, région italienne confinée pour cause de contagion au coronavirus, le docteur Christian Salaroli explique que les médecins doivent aujourd'hui choisir qui soigner "en fonction de l'âge et de l'état de santé, comme dans les situations de  guerre".

"Dire qu'on ne meurt pas du coronavirus est un mensonge qui me remplit d'amertume", confie Christian Salaroli, 48 ans, dans un entretien lundi au quotidien Il Corriere della Sera.

Le praticien hospitalier précise que l'urgence est telle face au coronavirus que lui et ses collègues doivent à présent sélectionner, parmi les malades les plus graves, ceux qui pourront ou non accéder à une réanimation mécanique (par intubation).

>> Le récit de Forum :

Premier lundi sous quarantaine dans le Nord de l’Italie
Premier lundi sous quarantaine dans le Nord de l’Italie / Forum / 2 min. / le 9 mars 2020

Mutinerie dans des prisons, 6 morts

Six détenus sont morts et deux gardiens de prison ont été pris en otage, avant d'être libérés, dans des mutineries déclenchées par les mesures anti-coronavirus. Par décret, il a notamment imposé une limitation des contacts entre les détenus et leurs proches.

afp/kkub

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Mesures et bilans ailleurs dans le monde

L'épidémie de coronavirus a dépassé lundi le seuil des 110'000 personnes contaminées dans le monde. Les différents gouvernements continuent de mettre en place de nouvelles mesures pour tenter d'endiguer l'épidémie.

ALLEMAGNE: Le pays enregistre ses deux premiers décès, parmi 1112 cas confirmés.

FRANCE: Les réunions de plus de 1000 personnes sont interdits, en plein air comme en milieu clos. Cette mesure s'ajoute à la fermeture de tous les établissements scolaires et crèches dans les endroits les plus touchés. La France compte 1191 cas confirmés, et 21 décès.

IRLANDE: Le gouvernement a décidé d'annuler les parades organisées à Dublin et la deuxième ville du pays, Cork, pour la Saint-Patrick le 17 mars. L'événement rassemble chaque année des dizaines de milliers de personnes dans le pays, où 21 cas ont été confirmés.

ESPAGNE: Une soixantaine d'établissements scolaires - des crèches aux universités - vont être fermées pendant deux semaines dans la ville de Vitoria, au Pays basque. Le Pays basque est avec la région de Madrid l'un des deux foyers de l'épidémie en Espagne, qui enregistre 999 contaminations, dont 16 morts.

POLOGNE: Le pays a introduit lundi après-midi des contrôles sanitaires aux postes-frontières avec l'Allemagne et la République tchèque. Le nombre de cas de coronavirus en Pologne s'élevait lundi à 16, dont un cas considéré comme grave.

GRECE: Une trentaine d'écoles d'Athènes et de sa région ont été fermées lundi pour 15 jours par "mesure de précaution". L'allumage de la flamme olympique se fera par ailleurs sans spectateurs.

Le ministère grec de la Santé a recensé 84 cas dans le pays. Une habitante grecque a en outre été diagnostiquée positive sur l'île de Lesbos, où plus de 19'000 demandeurs d'asile se trouvent dans des conditions précaires dans le centre de réception de Moria.

IRAN: Téhéran a annoncé lundi la mort de 43 personnes supplémentaires infectées par le nouveau coronavirus, portant à 237 morts et 1945 cas confirmés le bilan officiel de l'épidémie dans le pays.

INDE: Les autorités ont a décidé d'interdire l'entrée de ses ports à tous les navires de croisière étrangers. Selon les chiffres officiels, le pays ne recense actuellement que 43 cas d'infection.

CHINE: La Chine continentale, où l'épidémie s'est déclarée, dénombre 80'735 cas, dont 3119 décès. Dans ce pays, on s'oriente toutefois vers un retour à la normale très progressif.

COREE DU SUD: Deuxième plus touché en termes de contaminations (7382 cas, 51 décès), le pays a annoncé lundi son plus faible nombre quotidien de nouveaux cas depuis deux semaines.

ISRAEL: Toute personne arrivant en Israël devra observer une quarantaine de deux semaines.

ETATS-UNIS: Le président américain Donald Trump a une nouvelle fois minimisé la crise due au coronavirus, dont le bilan est, selon lui, sans commune mesure avec celui de la grippe saisonnière. A ce stade, son pays a enregistré 546 cas confirmés et 22 décès.