A Rome ou Naples, des supermarchés de nuit ont été pris d'assaut par des Italiens apeurés par le décret gouvernemental, ont constaté des médias.
Les Italiens ne devraient sortir de chez eux que pour aller travailler ou pour des raisons urgentes, a dit le Premier ministre Giuseppe Conte. Il a également précisé que la fermeture de toutes les écoles et universités sera prolongée jusqu'au 3 avril.
"Je vais signer un décret que l'on peut résumer ainsi: 'Je reste chez moi'. Il n'y aura plus de zone rouge dans la péninsule (...) L'Italie toute entière deviendra une zone protégée", a-t-il affirmé sur un ton grave lors d'un point presse au siège du gouvernement
"Il n'y a plus de temps à perdre. Les chiffres nous disent que nous avons une hausse importante des cas de contagion, des personnes hospitalisées en soins intensifs et hélas aussi des personnes décédées. Nous devons changer nos habitudes. Elles doivent changer maintenant", a-t-il mis en garde.
C'est pourquoi "j'ai décidé d'adopter immédiatement des mesures encore plus sévères, plus fortes", a-t-il poursuivi. Les transports publics resteront opérationnels, afin de garantir la continuité" de l'activité économique "et de permettre aux gens d'aller travailler", a précisé le Premier ministre.
Le Calcio suspendu
Alors que toutes les manifestations culturelles, sportives, religieuses, ou festives sont déjà suspendues, le gouvernement a également ordonné la suspension du championnat de série A de football.
"Il n'y a pas de raison pour que se poursuivent les matches et les manifestations sportives et je pense au championnat de football. Je suis désolé mais tous les tifosi doivent en prendre acte", a déclaré Giuseppe Conte lors d'une conférence de presse, sans évoquer les cas des matches de Ligue des Champions ou de Ligue Europa prévus en Italie ces prochaines semaines, ni les autres sports.
Modalités à définir
Ces nouvelles mesures draconiennes, dont le Premier ministre n'a pas précisé les modalités de mise en oeuvre, seront détaillées dans un décret qui entrera en vigueur dès mardi dans toute l'Italie, deuxième pays le plus touché après la Chine.
L'Italie a enregistré en 24 heures 97 nouveaux décès, ce qui porte à 463 le nombre total de morts depuis le début de l'épidémie dans ce pays, selon un bilan officiel publié lundi soir par les autorités. Le nombre de personnes contrôlées positives se monte à 7985, et 724 patients ont guéri.
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agences/kkub