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Une "Journée sans femmes" au Mexique pour dénoncer les féminicides

RTSreligion (vidéo) - Une "Journée sans femme au Mexique" pour dénoncer les féminicides
RTSreligion (vidéo) - Une "Journée sans femme au Mexique" pour dénoncer les féminicides / RTSreligion / 2 min. / le 11 mars 2020
Une "Journée sans femmes" a eu lieu au Mexique lundi 9 mars pour dénoncer les féminicides en augmentation dans ce pays d’Amérique centrale. Les Eglises soutiennent le mouvement.

Plus aucune femme ni dans les rues ni dans les entreprises, les transports, les écoles ou les universités: "Un jour sans nous", tel a été le mot d'ordre du mouvement Brujas del Mar, les Sorcières de la mer, qui a sérieusement ralenti le Mexique pendant la journée du 9 mars. Les femmes sont restées chez elles.

Leur objectif: dénoncer les féminicides, l'inaction des autorités et, plus généralement, le sexisme de la société mexicaine. Car les assassinats de femmes augmentent de façon alarmante dans le pays. Selon des chiffres de l'ONU, les féminicides ont en effet passé de sept à plus de dix par jour entre 2017 et le début de cette année.

Manifestation largement suivie

La mobilisation a été qualifiée d'inédite au Mexique. Elle est intervenue un jour après les grandes manifestations de la Journée internationale des droits des femmes, le 8 mars. Coup sur coup, les femmes ont ainsi envahi les rues, puis les ont désertées le lendemain: le contraste a été très remarqué et fait réfléchir toutes les classes de la population sur le rôle qu'elles jouent effectivement dans la société civile. Pas de serveuses dans les cafés, pas d'enseignantes dans les écoles, dont plusieurs sont restées fermées…

Cette mobilisation féminine a pourtant déplu au président Andrés Manuel López Obrador, qui en a parlé comme d'une tentative de la part de ses opposants de le déstabiliser.

Engagement de l'Eglise

Mais à défaut du chef de l'Etat, les femmes ont le soutien des Eglises. Dans ce pays à grande majorité catholique, les évêques s'étaient déjà prononcés début février pour prendre la défense des femmes et insister sur l'éducation comme voie d'amélioration possible. Leur prise de position faisait notamment suite à deux assassinats particulièrement sordides, soit le meurtre d'une fillette de 7 ans qui avait subi des violences sexuelles, et celui d'une jeune femme de 25 ans, tuée sauvagement par son partenaire.

A Mexico, une paroisse a d'ores et déjà couvert d'un tissu violet la Vierge et les figures des saintes de son bâtiment. Cette tradition du Carême qui consiste à couvrir en général les crucifix la semaine avant Pâques a ainsi été modifiée, "pour montrer que notre attention se porte sur ce que vivent les femmes au Mexique", a indiqué José de Jésus Aguilar Valdez, prêtre et sous-directeur de la radio et télévision de l'archevêché de Mexico.

Gabrielle Desarzens/RTSreligion

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