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Lourde peine de 23 ans de prison pour le producteur Harvey Weinstein

L'ex-producteur de cinéma Harvey Weinstein, coupable de viol et d'agression sexuelle, a été condamné à 23 ans de prison.
L'ex-producteur de cinéma Harvey Weinstein, coupable de viol et d'agression sexuelle, a été condamné à 23 ans de prison. / 19h30 / 1 min. / le 11 mars 2020
Reconnu coupable de viol et d'agressions sexuelles, le producteur de cinéma américain Harvey Weinstein a été condamné mercredi à une peine de 23 ans de réclusion. Il avait été reconnu coupable le 24 février à New York.

Le juge James Burke, du tribunal pénal de Manhattan, a donc prononcé une sentence particulièrement lourde contre celui qui fut un temps le producteur indépendant le plus puissant du monde. Agé de 67 ans, Harvey Weinstein encourait jusqu'à 29 ans de prison pour les deux chefs d'accusation dont il a été reconnu coupable le 24 février.

>> Lire : Harvey Weinstein jugé coupable d'agression sexuelle et de viol

Mais il ne pouvait être condamné à moins de cinq ans, minimum légal prévu pour les faits dont il a été reconnu coupable. C'est ce qu'avaient demandé les avocats de l'ancien magnat d'Hollywood. "Compte tenu de son âge (67 ans)", avaient-ils écrit, "toute peine supérieure au minimum légal (...) équivaudrait à une condamnation à perpétuité."

La défense avait aussi fait valoir que, depuis octobre 2017, son client avait perdu sa femme, qui l'a quitté, son emploi, sa société (The Weinstein Company) et faisait encore face à des manifestations d'hostilité constantes. Elle avait mentionné également ses deux jeunes enfants, de 6 et 9 ans. "Il se pourrait que je ne revoie jamais mes enfants", a dit mercredi Harvey Weinstein, qui s'exprimait pour la première fois depuis le début du procès.

>> Voir les principales réactions :

Les réactions à la sentence d'Harvey Weinstein
Les réactions à la sentence d'Harvey Weinstein / L'actu en vidéo / 59 sec. / le 11 mars 2020

"Absence totale de remords"

La procureure Joan Illuzzi-Orbon, qui a mené l'accusation durant le procès, n'avait pour sa part pas demandé de peine précise au juge, mais simplement une peine qui reflète "la gravité des crimes du condamné, son absence totale de remords (...) et la nécessité de le dissuader, lui et d'autres, de commettre de nouveaux crimes".

A l'audience, mercredi, elle a de nouveau rendu hommage aux victimes qui ont témoigné lors du procès. Sans elles, Harvey Weinstein "n'aurait jamais pu être stoppé". Elle a souligné "l'absence d'empathie" et "l'égoïsme" du producteur indépendant.

>> Regarder l'analyse de Claire Burgy dans le 19h30 mercredi :

Procès Weinstein: l'analyse de Claire Burgy, cheffe de la rubrique société et culture.
Procès Weinstein: l'analyse de Claire Burgy, cheffe de la rubrique société et culture. / 19h30 / 1 min. / le 11 mars 2020

La défense fera appel

Harvey Weinstein n'a jamais reconnu publiquement autre chose que des relations consenties avec les femmes qui l'accusent et, de fait, n'a exprimé aucun remord ni présenté d'excuses. Ses avocats ont déjà indiqué que leur client ferait appel de la condamnation, ce qui ne l'empêchera pas d'être placé immédiatement en détention. Il avait déjà été transféré la semaine passée dans la prison de Rikers Island.

Une victoire pour le mouvement #MeToo

Pour le mouvement #MeToo, que l'affaire Weinstein a fait naître, la victoire est déjà tombée avec le verdict de culpabilité, même si le jury avait disculpé le producteur de trois des cinq chefs d'accusation, les plus sérieux. "Je ne récupèrerai pas ces années de ma vie, mais j'ai maintenant ce petit espoir d'avoir une existence devant moi, ce que je n'avais pas hier", disait, le lendemain du verdict, au journaliste Ronan Farrow, l'actrice Rose McGowan, qui accuse le magnat hollywoodien de l'avoir violée.

Harvey Weinstein devra encore répondre d'une autre inculpation pour deux agressions sexuelles à Los Angeles, annoncée début janvier.

afp/oang

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