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De nombreux Français ont encore pris le train avant le confinement

Départ de Paris avant le confinement, le 17 mars 2020. [RTS]
France: l'exode parisien / L'actu en vidéo / 1 min. / le 17 mars 2020
Quitter Paris, c'est le choix que beaucoup de citoyens ont fait mardi, quelques heures avant l'entrée en vigueur de mesures inédites de confinement en France. Au risque d'aggraver encore la situation.

La gare de Lyon, à Paris, avait des airs de départs en vacances, ne serait-ce les mines graves et les valises plus lourdes qu'à l'ordinaire. "On a pris toute la famille. Le chien, le chat et un maximum de choses. C'est lourd", confirme Sarah, en partance pour la Bourgogne avec son amie Charlène. "On sera mieux confinées dans une grande maison que dans un appartement à Paris", souligne-t-elle.

Oui, mais... Comme les milliers de voyageurs qui ont choisi de se déplacer avant l'entrée en vigueur des mesures de confinement inédites, mardi à midi, les deux jeunes femmes contribuent à disséminer le Covid-19 sur l'ensemble du territoire. "On est très prudentes et on prend toutes les précautions nécessaires", assurent-elles avant d'aller prendre leur train.

Pas sûr que cela suffise. Et c'est d'ailleurs en réaction à l'attitude de trop nombreux citoyens face au virus qui se propage à grande vitesse et malgré de premiers avertissements que le président Emmanuel Macron a décrété lundi soir le confinement de 67 millions de Français pour au moins quinze jours.

>> Lire : La France "entre en guerre" contre la "crise sanitaire mondiale" du coronavirus

Cette décision, ils sont nombreux à regretter qu'elle ne soit pas intervenue avant sur le parvis de la gare. "Ils auraient dû le mettre en place en même temps que les Italiens", estime Françoise qui se rend sur la Côte-d'Azur avec son petit-fils Adrien. "On a un mobile-home dans une grande forêt. On sera seuls, il y aura moins de monde et lui il sera en sécurité", explique-t-elle.

Ministre inquiet

Ces départs de dernière minute n'a pas échappé au ministre de la Santé Olivier Véran. Invité sur France Inter mardi matin, il a rappelé: "L'exode pose la question de la dissémination du virus dans d’autres territoires. Je demande aux gens d'être responsables quel que soit leur lieu de résidence: ce n'est pas parce qu'on est proche de la nature que l'on est moins proche du virus". Et ce d'autant plus qu'au bord de la mer ou à la campagne, confinement rimera bel et bien avec enfermement.

Il est 11h00. Une heure avant l'heure H. "Il y a déjà moins de monde que d'habitude dans les rues", souligne Martine. Elle, elle est venue chercher sa mère, âgée, qui vit seule à Paris pour la ramener chez elle à Arles. Pas le choix, explique-t-elle.

Hôpitaux en danger

Ces prochaines semaines, le nombre de trains à sillonner la France sera considérablement réduit, de même que les déplacements individuels, strictement limités aux incontournables comme c'est déjà le cas en Italie et en Espagne.

A travers ces mesures, la France espère contenir la pandémie de Covid-19 qui s'abat sur elle et éviter que les hôpitaux soient absolument débordés. Mais la bataille n'est pas encore gagnée. La France, qui ne teste que les cas les plus aigus, comptait mardi déjà plus de 7700 cas confirmés et 175 décès liés au coronavirus. Dans l'Est, certains hôpitaux disent déjà être saturés.

>> Le reportage 19h30 d'Anne Fournier, correspondante en France :

Confinement: les Parisiens quittent la capitale
Confinement: les Parisiens quittent la capitale / 19h30 / 2 min. / le 17 mars 2020

Texte et vidéo: Juliette Galeazzi

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