L’Espagne se prépare chaque jour à des lendemains plus difficiles, avec 24'926 cas du nouveau coronavirus recensés (+25% en 24 heures) et 1326 personnes décédées (+ 32% en 24 heures), selon le bilan officiel publié samedi à la mi-journée. La tension se fait déjà sentir dans les hôpitaux, en particulier dans la région de Madrid, qui représente le plus gros foyer épidémique du pays.
L’initiative de faire appel à certains hôtels est partie d’un groupe hôtelier espagnol. Face à l’urgence sanitaire et au besoin croissant de lits pour les malades du Covid-19, ce groupe a offert ses hôtels pour accueillir des malades.
D’autres compagnies ont suivi et depuis jeudi, deux hôtels médicalisés fonctionnent déjà. Chaque endroit permettra de soulager la pression actuelle de plusieurs grands hôpitaux.
Jusqu'à 4000 lits à disposition
"Avec ces hôtels médicalisés, nous prétendons offrir d’autres lieux d’isolement pour les personnes qui ne peuvent pas retourner chez elles, qui sont encore vulnérables mais qui n’ont pas pour autant besoin d’occuper un lit à l’hôpital en soins intensifs parce que ce ne sont pas des patients dans un état critique", explique le vice-président de la région de Madrid Ignacio Aguado dans le 12h30. "Notre estimation est la suivante: 3000 à 4000 lits seront utilisés dans une première phase. Mais nous n’écartons pas l’idée d’utiliser plus de lits si cela sera nécessaire".
Plus de 4000 étudiants en médecine récemment diplômés, supervisés par des médecins aguerris, s’occuperont de ces patients. La fermeture des hôtels pour loger des touristes et clients, ordonnée par le gouvernement espagnol, va donc faciliter cette nouvelle mesure.
Solidarité hôtelière
"Depuis que nous avons activé cet accord avec la région de Madrid, le nombre d’associés de notre organisation disposés à céder leurs hôtels ne cesse de croître", constate secrétaire générale de l’Association hôtelière de Madrid Mar de Miguel.
Quelque 9000 places dans une quarantaine d’hôtels sont déjà disponibles en cas de besoin, sans compter les hôpitaux de campagne, que les militaires ont déjà commencé à installer pour faire face à des semaines difficiles.
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Valérie Demon/oang