Modifié

L'urgence d'une Journée mondiale de l'eau en pleine pandémie de Covid-19

L'accès à l'eau potable est un enjeu mondial. [Riccardo Niels Mayer]
Le 22 mars, la journée mondiale de l’eau / Le 12h30 / 1 min. / le 22 mars 2020
Alors que le monde est appelé à se laver les mains pour lutter contre la pandémie du nouveau coronavirus, l'ONU rappelle que près de trois milliards de personnes n’ont pas d’accès à l’eau. Une Journée internationale est dédiée au précieux liquide le 22 mars.

Quelque 40% de la population mondiale n’a pas accès à de l’eau propre et du savon pour se laver les mains. Le chiffre grimpe même à 75% en Afrique sub-saharienne, selon les chiffres que l'Organisation des Nations Unies cite à l'occasion de cette Journée mondiale de l'eau (lire encadré).

Les leçons d'Ebola en Afrique

On s’aperçoit pourtant qu'en temps de crise, les Etats peuvent répondre au manque d'infrastructures. Cela a été le cas lorsque l'Afrique a été confrontée à la terrible épidémie du virus Ebola.

"Ce que nous avons vu lors d'une maladie comme Ebola, c'est qu'il y a eu une capacité des gouvernements à mobiliser des stations publiques de lavage des mains rapidement", explique le responsable eau et hygiène de l'Organisation mondiale de la santé (OMS) dimanche dans le 12h30. "Donc il y a une capacité à répondre mais ça représente clairement un défi", poursuit Bruce Gordon.

Le Covid-19 pour combattre d'autres épidémies?

Dans les pays où l’accès à l’eau fait cruellement défaut, des maladies telles que le choléra font des ravages. Mais le nouveau coronavirus pourrait en un sens permettre de combattre par ricochet d'autres épidémies. "Ces actions peuvent combattre d'autres maladies, que ce soit le choléra, la fièvre typhoïde ou tout type de diarrhées, qui tuent près d’un million de personnes par année, en majorité des enfants vulnérables en Afrique sub-saharienne et en Asie du sud", souligne Bruce Gordon.

On peut espérer effectivement que l'attention autour du coronavirus, en augmentant les services pour l’approvisionnement et l’assainissement de l'eau, va permettre de combattre ces autres maladies.

En Inde par exemple, un gros investissement a été porté ces dernières années sur les infrastructures en eau. Il pourra probablement aider le sous-continent face à la crise du Covid-19.

Aude Marcovitch/oang

Publié Modifié

Les chiffres rappelés par l'ONU

- Aujourd’hui, une personne sur trois, soit 2,2 milliards d’êtres humains, n’a pas accès à de l’eau salubre.

-D’ici à 2050, jusqu’à 5,7 milliards de personnes pourraient vivre dans des zones en pénurie d’eau au moins un mois par an.

- Un système d'approvisionnement en eau et d'assainissement résistant au climat pourrait sauver la vie de plus de 360'000 nourrissons chaque année.

- En limitant le réchauffement planétaire à 1,5 °C par rapport aux niveaux préindustriels, nous pourrions réduire jusqu'à 50% le stress hydrique induit par le climat.

- Les phénomènes météorologiques extrêmes ont causé plus de 90% des catastrophes majeures au cours de la dernière décennie.

- D'ici à 2040, la demande mondiale d'énergie devrait augmenter de plus de 25% et la demande d'eau devrait augmenter de plus de 50%.