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Au Royaume-Uni, coronavirus et polémiques se propagent vite

Plus de 5000 personnes avaient été testées positives au Covid-19 le 22 mars au Royaume-Uni. [AFP - Daniel Leal-Olivas]
Plus de 5000 personnes avaient été testées positives au Covid-19 le 22 mars au Royaume-Uni. - [AFP - Daniel Leal-Olivas]
Après avoir affiché une stratégie à contre-courant face au Covid-19, le Premier ministre britannique Boris Johnson rétropédale depuis quelques jours. Mais le pays pourrait bien avoir pris un retard irrémédiable.

Le 22 mars, c'était la fête des mères au Royaume-Uni. "Je suis très occupé, mais j'espère aller voir ma mère", a répondu Boris Johnson samedi à un journaliste lors d'un des points presse quotidien qu'il tient désormais. Et cela n'a pas échappé aux journalistes de la BBC.

Dans une vidéo d'information postée sur les réseaux sociaux, ils se demandent pourquoi le Premier ministre n'avait pas la réponse correcte à cette question. "C'est la mauvaise réponse, ce n'est pas ce que les experts de santé veulent entendre", insiste Emily Maitlis, visage de l'émission Newsnight.

L'exemple peut paraître anecdotique, mais il reflète ce qui se joue ces dernières semaines outre-Manche. D'un côté, des autorités qui tardent à réagir et même semblent assumer la stratégie controversée de l'immunité collective, de l'autre une opinion publique de plus en plus inquiète et appelant à l'action.

>> Lire : Le Royaume-Uni fait cavalier seul dans sa gestion du Covid-19

Leadership contesté

C'est ainsi qu'avec plusieurs jours de retard par rapport à d'autres pays européens, dont la France, Boris Johnson a finalement demandé vendredi aux Britanniques de rester chez eux et a réclamé la fermeture des pubs, des restaurants, des théâtres, des cinémas et des salles de sport afin d'enrayer la propagation du nouveau coronavirus.

Mais selon Libération, le Premier ministre ne se serait résolu à prendre de telles mesures qu'après un ultimatum du président français Emmanuel Macron, le menaçant de fermer la frontière entre la France et le Royaume-Uni dès vendredi soir. Tous les pays européens auraient suivi et cela aurait été "une très mauvaise nouvelle pour l'économie britannique et la politique du 'moindre coût' du gouvernement", relève samedi le quotidien français.

Côté britannique, nombre d'observateurs de la vie politique regrettent pour leur part que Boris Johnson ne mette pas autant d'énergie dans la lutte contre la pandémie qu'il en a mis pour faire passer le Brexit. D'aucuns relèvent qu'il s'est jusqu'ici contenté de "conseiller", sans vraiment s'engager alors que la crise menace tout le système de santé publique britannique et pourrait faire des milliers de morts.

Dimanche matin, les autorités annonçaient que sur 78'340 personnes testées au Royaume-Uni, 5683 avaient été diagnostiquées positives au coronavirus et 281 patients étaient décédés.

Stratégie controversée

Avec mille nouveaux cas samedi, tout un pays réalisait horrifié que sa courbe des contaminations suivait celle de l'Italie avec une dizaine de jours de retard, The Sunday Times menait une attaque en règle contre le stratège politique britannique Dominic Cummings. Aujourd'hui conseiller spécial du gouvernement Johnson, il aurait défini la stratégie de Londres fin février en ces termes: "immunité de la masse, protection de l'économie et si cela signifie que des retraités meurent, tant pis".

Interrogé par Reuters sur l'authenticité de cette citation et sur l'exactitude de cet article, Dominic Cummings a répondu: "Non. Bien sûr que non. Non".

Retard pris

Du côté de "Number Ten", les équipes de Boris Johnson ont quant à elles rectifié le tir côté communication en appelant à rester à la maison pour la fête des mères.

Ces appels n'ont cependant eu jusqu'ici qu'un effet limité. Ce week-end, parcs et bords de mer ont fait le plein au Royaume-Uni, poussant le gouvernement à hausser encore un peu plus le ton dimanche. Les 1,5 million de personnes les plus vulnérables ont été appelées à ne pas sortir de chez elles pour au moins trois mois. Quant au confinement total, il reste en suspens. L'avenir dira le coût en vies humaines du retard pris.

>> Le suivi de l'actualité britannique : Boris Johnson décrète un confinement de trois semaines au Royaume-Uni

Juliette Galeazzi

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L'Etat reprend le contrôle sur les lignes ferroviaires

Le gouvernement britannique a annoncé lundi prendre temporairement le contrôle effectif des lignes ferroviaires dans le pays pour éviter des faillites face à la chute de fréquentation liée à la pandémie de coronavirus.

Le ministère des Transports explique dans un communiqué qu'il va suspendre les contrats de franchise avec les opérateurs privés qui se partagent l'exploitation du réseau à travers le Royaume-Uni. L'ensemble des revenus et des pertes éventuelles liés à l'exploitation des lignes seront transférés au gouvernement pour une durée initiale de six mois.

En revanche, les opérateurs continueront à gérer les services au quotidien moyennant une petite commission, tandis que rien ne changera dans les faits pour les salariés du secteur.(afp)