En 24 heures, le nombre de cas est passé de 59'138 à 63'928, selon la Protection civile, soit une hausse de 8%. Là aussi, il s'agit du taux le plus bas depuis l'apparition de la maladie en Italie, fin février.
"Aujourd'hui est peut-être le premier jour positif que nous avons eu durant ce mois très difficile", a déclaré Giulio Gallera, responsable des services de santé de Lombardie, région la plus touchée de la Péninsule.
"Il n'est pas encore temps de crier victoire, mais nous commençons à voir la lumière au bout du tunnel", a-t-il dit à la presse.
Appel à la prudence
En Lombardie aussi, la région du nord qui a payé le plus lourd tribut à la pandémie, et dont les experts du monde entier guettent les moindres évolutions, les chiffres également en baisse ont été accueillis avec grande prudence.
Quelque 320 nouveaux décès ont été enregistrés au cours des dernières 24 heures, pour un total de plus de 3770 décès. Le nombre de cas dans la région s'est accru de plus de 1550 à environ 28'760. Ces chiffres représentent une très légère amélioration par rapport à dimanche (+361 décès et 1691 nouveaux cas).
Le nombre de tests de dépistage a toutefois fortement diminué et le directeur de l'institut national de santé italien, Silvio Brusaferro, a jugé qu'il était trop tôt pour dire si ce ralentissement du nombre de cas et de décès enregistrés quotidiennement allait se poursuivre.
Même prudence chez Giovanni Maga, virologue à l'Institut de génétique moléculaire de Pavie, qui souligne que "l'évolution des cas positifs est parfois fluctuante".
"Nous devrons attendre au moins deux à trois jours pour savoir s'il s'agit d'une véritable tendance ou pas", a-t-il estimé lundi sur la chaîne d'information Rai News 24.
Mesures de confinement renforcées
Pour accroître les chances du pays de sortir au plus vite de la pandémie, le gouvernement a encore étendu lundi par décret les mesures de confinement, mettant notamment à l'arrêt toutes les industries de production non essentielles et interdisant désormais aux Italiens de se déplacer d'une commune à une autre, sauf en cas "d'urgence absolue" ou pour "raison de santé".
L'objectif de ce nouveau texte, le troisième en deux semaines, est d'entraver au maximum la circulation de personnes, et notamment entre le Nord et le Sud comme cela avait été le cas le week-end des 7 et 8 mars après la décision de placer 15 millions d'habitants du Nord en quarantaine.
Des milliers de personnes travaillant dans cette région s'étaient alors précipitées dans les gares pour rejoindre leurs proches en Campanie (région de Naples) ou dans les Pouilles (le "talon" de la botte), contribuant à la propagation du virus dans ces régions moins bien équipées sur le plan sanitaire.
afp/ther