En Italie, l’aide médicale arrive désormais de Moscou, de Pékin ou de Cuba. Les spécialistes, médecins et autres virologues, débarquent par dizaines. Ces images qui font le tour du monde démontreraient l’incapacité de l’Union européenne à s'entendre pour régler une crise sanitaire globale.
Samedi, l’ex-président du Conseil européen Donald Tusk dénonçait encore les comportements nationalistes des Etats membres.
Une meilleure coordination nécessaire
Pour Enrico Letta, ancien président du Conseil des ministres italien, il apparaît extrêmement important que l'Union européenne tire les leçons de cette crise. Interviewé dans le 19h30, l'ex-numéro un de l'exécutif italien appelle à la création d'instruments européens beaucoup plus forts.
"Il faut une coordination beaucoup plus forte à l'échelon européen. Si on n'arrive pas à créer cela avec les Etats, l'égoïsme et le nationalisme vont trouver un moyen de grandir."
"L'Europe joue son avenir"
Questionné pour savoir si l'existence de l'Europe est menacée, celui qui est actuellement professeur à Science Po Paris répond par l'affirmative: "L'Europe joue son avenir dans cette crise, parce qu'après la crise financière de 2008, la crise de l'accueil des réfugiés en 2014-2015, il ne peut pas y avoir une autre crise qui laisse les pays sans réponse (...) Je pense donc que oui, cette crise va être décisive pour le futur de l'Union européenne".
Ce constat n'empêche pas l'homme politique d'être optimiste. Ainsi, il estime quand même que l'Europe s'en sortira: "Je pense que l'Europe va gagner parce qu'à la fin, les frontières sont dans nos têtes et les gens vont le comprendre. Il est cependant très important qu'aujourd'hui il se passe des choses concrètes, que l'aide arrive et surtout que l'Union européenne ait une politique commune pour la relance".
Pas inquiet de l'aide des pays tiers
Enrico Letta ne se dit par ailleurs pas inquiet de l'aide apportée à l'Italie par Cuba, la Russie ou encore la Chine. Pour lui, cette aide est positive et elle ne va pas à l'encontre de l'Europe.
Et d'expliquer en guise de conclusion: "L'aide que peuvent apporter ces pays est importante mais ce qui est essentiel, c'est que les 750 milliards d'euros d'assouplissement quantitatifs de la Banque centrale européenne fassent leur 'boulot'. Parce que là, cela veut dire des millions d'emplois sauvés et le sauvetage de nos économies".
ther