Il a la dégaine du druide Panoramix devant lequel les Gaulois font la file pour obtenir la potion magique. Lundi, ils étaient des centaines à patienter devant l'hôpital marseillais où officie le professeur Didier Raoult, directeur de l'IHU Méditerranée Infection.
Dans un communiqué, l'infectiologue propose à toute personne "fébrile" de venir se faire diagnostiquer. Pour lui, pas question d'appliquer les consignes nationales réservant ces tests aux personnels médicaux et aux personnes fragiles.
Fin février, via une vidéo, le professeur avait annoncé la "fin de partie" contre le nouveau coronavirus: la chloroquine, une banale molécule utilisée contre le paludisme, serait l'arme principale pour l'annihiler. Il estime qu'il n'est "pas moral" de ne pas inclure la chloroquine de manière systématique dans les thérapies contre le covid19.
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Etude controversée
Si le spécialiste des virus suscite beaucoup d'espoir chez les uns, il inspire de la méfiance chez d'autres. De nombreux confrères pointent les insuffisances de ses conclusions basées sur 26 cas, et les dangers des effets secondaires de ce traitement anti-paludisme. Mais Didier Raoult n'a cure des conventions du monde médical, et traite ses détracteurs de "petits marquis parisiens".
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Le spécialiste reconnu fait partie des 11 scientifiques du comité consulté par le président français Emmanuel Macron. Le grand collectionneur de bactéries et de virus - il en possède 3000 récoltés à travers le globe - n'hésite pourtant pas à s'opposer au système établi par le gouvernement pour lutter contre l'épidémie.
Alexandre Habay / mh / agences