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Elections législatives anticipées en Autriche

Le parti populiste de Jörg Haider est crédité de 6 à 10% des voix.
Le parti populiste de Jörg Haider est crédité de 6 à 10% des voix.
Quelque 6,3 millions d'électeurs autrichiens sont appelés aux urnes dimanche après l'échec du gouvernement de grande coalition. Un scrutin qui pourrait conduire à une remontée de l'extrême droite.

A la veille du scrutin, près d'un million d'Autrichiens ne
savaient toujours pas laquelle des listes de la dizaine de partis
en lice ils allaient cocher. Les sondages, eux, prédisent une
nouvelle bataille très serrée entre les deux grands partis,
social-démocrate SPÖ et conservateur ÖVP.

Seule quasi-certitude selon pratiquement l'ensemble des
instituts de sondages, SPÖ et ÖVP devraient rester sous la barre
des 30%, leur plus faible score historique depuis la fin de la
guerre.

Poussée de l'extrême droite?

En revanche, ces élections législatives devraient, toujours
selon les sondages, conduire à une remontée de l'extrême droite,
dont le parti FPÖ pourrait à nouveau se hisser à la troisième place
au niveau national, comme dans les années 1990 et au début des
années 2000. Les Verts seraient ainsi relégués au quatrième rang.
Quant au parti populiste BZÖ de Jörg Haider, il viendrait derrière
avec de 6 à 10% des voix.



La campagne électorale a connu un dernier moment spectaculaire
mercredi lorsqu'après 20 mois de paralysie, gouvernement de
coalition gauche-droite et députés, toutes tendances confondues, se
sont livrés à une séance marathon de 19 heures au parlement.



Avec comme résultat, l'adoption aux premières heures de jeudi d'un
imposant paquet de mesures d'un coût chiffré à près de 3 milliards
d'euros et essentiellement destinées à lutter contre la vie chère.
Plusieurs rallonges financières aux aides sociales pour les plus
démunis et les retraités ont été adoptées avec les voix de la
majorité et de l'opposition.



L'abolition des droits d'inscription à l'université (746 euros par
an) -- promesse électorale du SPÖ de 2006 -- est, elle, passée avec
les voix des sociaux-démocrates et celles de deux partis
d'opposition, l'extrême droite FPÖ et les écologistes.

Alliances de circonstance possibles

Le nouveau chef de file des sociaux-démocrates, Werner Faymann,
a saisi la balle au bond au lendemain de ce marathon pour signaler
qu'il était certes strictement opposé à la formation d'un
gouvernement avec l'extrême droite mais que la preuve avait été
faite qu'on pouvait envisager des "alliances de
circonstance".



Cela laisserait la porte ouverte à un gouvernement minoritaire, à
condition que les sociaux-démocrates arrivent en tête dimanche
soir.



afp/ant

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Affrontement gauche-droite

Les conservateurs, à l'origine du divorce avec début juillet un retentissant "ça suffit" du chef de file de la droite, le vice-chancelier et ministre des Finances Wilhelm Molterer, se sont battus bec et ongles pour la première place.

Ils avaient scellé la rupture après la décision unilatérale du SPÖ de soumettre à référendum tous les futurs nouveaux traités européens.

Pourtant, selon des politologues, le manque de charisme de Wilhelm Molterer, 53 ans, devrait être un handicap pour reconquérir cette première place, perdue à un point de pourcentage près lors du précédent scrutin le 1er octobre 2006.

La gauche, elle, a opté pour une nouvelle tête avec Werner Faymann, 48 ans, en remplacement du chancelier Alfred Gusenbauer auquel les militants ont reproché un manque flagrant de détermination à la tête du gouvernement gauche-droite.

Affichant un perpétuel sourire, Werner Faymann, ex-élu régional de Vienne et ministre des Transports, a caracolé en tête des cotes de popularité des chanceliers potentiels dès le début des deux mois de campagne électorale.

Deux nouveautés

Deux nouveautés marqueront le scrutin de dimanche: la législature a été portée à cinq ans, contre quatre auparavant et quelque 183'000 jeunes Autrichiens de 16 et 17 ans pourront déposer pour la première fois leur bulletin dans l'urne.